Le futur patron des Jeux olympiques de Paris 2024 Tony Estanguet a estimé mercredi que les politiques avaient leur mot à dire sur les salaires des organisateurs des JO mais que la décision ne leur revenait pas, le comité d'organisation étant une structure privée. Mardi, à la veille du début de l'examen du projet de loi olympique, qui doit adapter la législation française au contrat passé avec le Comité international olympique (CIO), le groupe LREM a annoncé le dépôt d'un amendement, contre l'avis du gouvernement, pour plafonner la rémunération des plus hautes fonctions du comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo) à 200.000 euros annuels.
Un salaire de 450.000 euros démenti. Cet amendement fait suite à une polémique il y a deux mois, quand le Canard Enchaîné a avancé le chiffre de 450.000 euros annuels pour le futur traitement de Tony Estanguet, à partir de projections transmises à la direction du Budget. Ce chiffre a immédiatement été démenti par le comité de candidature, qui va laisser la place au comité d'organisation. "Nous aurons un comité des rémunérations", prévu par les statuts du Cojo, pour définir des niveaux de salaires "et pour moi c'est le bon processus", a réagi mercredi le triple champion olympique de canoë. "Effectivement, les politiques veulent s'impliquer dans ce débat et c'est très bien (...) Je veux continuer de chercher l'unité entre tous les partenaires et cela impose de laisser les gens exprimer leur point de vue", a-t-il poursuivi.
"Le Cojo est une entité privée". "Mais cela ne veut pas dire qu'ils décideront pour nous, parce qu'encore une fois, le Cojo est une entité privée, financée par l'argent privé. Mais je veux que les partenaires publics puissent être impliqués", a-t-il ajouté. Le Cojo, qui doit naître au début de l'année 2018, aura le statut d'association loi 1901 (à but non lucratif) et son budget prévisionnel de 3,8 milliards d'euros d'ici à 2024 sera financé par la contribution du CIO, les sponsors et la billetterie. La contribution publique dans ce budget s'élève à 100 millions d'euros pour les Jeux paralympiques. L'Etat s'est aussi porté garant pour le Cojo, qui bénéficiera d'exemptions fiscales.