Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour harcèlement moral en ligne le 18 novembre. En cause : une plainte déposée par Nelson, le supporter giflé par Neymar en 2019, après la finale de Coupe de France perdue par le PSG contre Rennes. Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), selon la même source, confirmant une source proche du dossier.
Ce supporter du Stade rennais, qui gérait un restaurant, avait déposé plainte en octobre, notamment pour collecte de données à caractère personnel par moyen frauduleux ou déloyal et harcèlement moral.
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Identité révélée sur Twitter
Il se fondait entre autres sur un article de Mediapart selon lequel le Paris Saint-Germain aurait chargé entre 2018 et 2020 une agence de communication, Digital Big Brother (DBB), de créer de faux comptes Twitter pour mener des campagnes hostiles contre des cibles du club de football de la capitale, ce que ce dernier conteste.
La stratégie s'articulait autour d'un compte "de référence", Paname Squad, qui se présente sur Twitter comme un "collectif de passionnés du Paris Saint-Germain". Parmi les cibles figurait le supporter du Stade rennais giflé par Neymar après la défaite du PSG en finale de la Coupe de France 2019. Paname Squad avait révélé son identité et son année de naissance sur Twitter.
Selon la plainte, "consécutivement à la divulgation de son identité, il était interpellé dans la rue, la clientèle de son restaurant baissait, des personnes passaient devant son domicile et le menaçaient".
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Harcèlement numérique
"Le harcèlement numérique est un délit grave et il est normal que les autorités judiciaires réagissent et tentent d'identifier les auteurs", a réagi l'avocat du supporter Me Philippe Ohayon.
Selon un rapport de synthèse daté de septembre de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le directeur de la communication du PSG de l'époque aurait demandé après le match à Malik Nait-Liman, alors référent-supporters du club et ancien agent de la DGSI, de trouver des renseignements sur lui. M. Nait-Liman aurait ensuite sollicité un policier toujours en poste pour qu'il consulte les fichiers sur les antécédents judiciaires.
Malik Nait-Liman, soupçonné d'avoir avec deux autres hommes joué de ses relations pour transmettre illégalement des informations sensibles et confidentielles à des tiers, dont le PSG, a été mis en examen le 29 septembre notamment pour complicité et recel de violation du secret professionnel. Pour son geste, Neymar avait reçu un rappel à la loi.