Les Français sont omniprésents au Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas. Pour la troisième année consécutive, la France est la deuxième délégation au sein de l'Eureka Park, l'espace réservé aux start-up. Et s'il est un domaine où les jeunes pousses françaises sont douées, c'est celui des objets connectés, et en particulier des objets connectés dédiés au sport.
Une semelle intelligente comme coach sportif
Dans les allées du salon, on croise par exemple la start-up parisienne Feetme. Créée en 2013 par Alexis Mathieu, l'entreprise qui compte désormais une quinzaine de salariés présente à Las Vegas une semelle apparemment banale, qu’on glisse dans ses chaussures, mais qui est en réalité pleine de capteurs. "Nous avons développé des semelles connectées qui sont là pour analyser la foulée et à partir de cela aider l'utilisateur à améliorer sa technique de course en lui donnant des programmes d'entrainement personnalisés. Nous allons aussi prévenir l'utilisateur si jamais la semelle détecte des signes qui peuvent entraîner une blessure", explique Alexis Mathieu, le patron de Feetme.
Pour y arriver, la semelle intègre un capteur de pression et des accéléromètres qui mesurent le mouvement et les accélérations au niveau de la voûte plantaire. "A partir de ces données, grâce à notre système d'intelligence artificielle, nous allons détecter les forces et les faiblesses du coureur et les lui indiquer avec des conseils lui permettant de s'améliorer", poursuit-il. La start-up a profité du Consumer Electronic Show pour lancer les précommandes de sa semelle, vendue 149 euros, et prévoit de les livrer au mois de juin.
Des chaussures vibrantes pour se diriger
Une autre start-up française a, elle, décidé de construire elle-même des baskets, mais connectées. L'idée est simple : les chaussures reliées au smartphones sont capables de guider leur utilisateur comme un GPS, sans pour autant avoir les yeux rivés sur son smartphone. "Nous avons mis des systèmes de vibration dans les semelles donc la chaussure vibre à droite si l'on doit tourner à droite et à gauche si l'on doit tourner à gauche", détaille Victor Louzon, créateur de Wize and ope. Et la chaussure peut s'adapter au mode de transport de son utilisateur. "Si vous êtes en vélo, non seulement la chaussure va vibrer, mais la chaussure va aussi s'allumer pour prévenir les voitures qui se trouvent derrière, à la manière d'un clignotant".
Pour séduire les utilisateurs, l'entreprise propose de personnaliser ses chaussures avec plusieurs coloris, mais aussi différents types de semelles. Wize and ope, qui propose aussi des chaussures non connectées, est venue au CES pour valider son projet et, d'après Victor Louzon, les premiers retours sont très positifs. L'entreprise devrait donc commercialiser sa chaussure en mai à partir de 189 euros.
Une roue solaire pour rendre son vélo électrique
Les amateurs de cyclisme ne sont pas oubliés. Rool'in a développé une roue à monter sur son vélo habituel, mais qui donne un coup de main à son possesseur dans les montées. "Nous avons mis au point une roue électrique intégrée qui permet de transformer un vélo basique en vélo à assistance électrique en quelques minutes", explique Stéphane Rachmuhl, fondateur de la start-up. En pratique, la roue intègre un moteur, une batterie, mais aussi une partie logicielle qui permet à la roue de communiquer avec une application pour smartphone. "Sur le smartphone, il est possible de sélectionner trois niveaux d'assistance, de voir le niveau de charge de la batterie et de retrouver des informations sur ses trajets, comme le nombre de kilomètres parcourus et sa vitesse", détaille-t-il.
Et à l'occasion du salon, Rool'in a dévoilé un nouveau modèle équipé de panneaux solaires. "Cela va permettre, lorsque l'on laisse son vélo à l'extérieur, sous le soleil, de recharger la batterie jusqu'à 20 kilomètres par jour d'autonomie". Trois tailles différentes seront disponibles (18 pouces, 20 pouces et 22 pouces), mais la start-up ne communique pour le moment ni la date de sortie, ni le prix de son produit. Les modèles actuels, sans panneaux solaires, sont cependant proposés entre 500 et 700 euros.
Connecter les gants de boxe
Enfin, dans un tout autre domaine, la start-up Moovlab était l'une des attractions du salon. Michel Sapin, Axelle Lemaire ou encore François Fillon se sont arrêtés pour découvrir la jeune entreprise française qui a installé sur son stand un mini ring de boxe. Et pour cause, elle a développé des capteurs pouvant s'intégrer dans des gants de boxe. "Avec ces capteurs, nous allons apporter des éléments de coaching, des informations de suivi, et des conseils adaptés en fonction du niveau du boxeur. Les capteurs peuvent mesurer la vitesse, l'explosivité ou encore la puissance du geste du pratiquant", explique Laurent Freytrich, co-fondateur de Moovlab.
Une fois les données collectées, il est possible, grâce à une application mobile, de suivre ses performances et de recevoir des conseils. L'application intègre aussi un suivi de la progression pour encourager le boxeur. "On va pouvoir suivre l'historique de ses performances, semaines par semaines et mois par mois, pour suivre son évolution". L'entreprise envisage de commercialiser ses gants entre 80 à 110 euros par capteur.