Le jeu vidéo Fortnite compte plus de 250 millions d'utilisateurs et est désormais indisponible sur l'App Store et le Google Play Store 1:20
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, édité par Ariel Guez , modifié à
Apple n'a pas accepté qu'Epic Games contourne les règles de son magasin d'application et a retiré Fortnite, son produit phare, de l'App Store. En réponse, l'éditeur de jeux vidéos a porté plainte contre le géant américain, entendant mettre fin à ce qu’il qualifie de "pratiques anticoncurrentielles". Google pourrait aussi être visé. 

Le début d'une bataille royale ? Jeudi soir, Apple a banni de l’App Store, son magasin d’applications, le jeu vidéo FortniteUn géant du secteur qui compte la bagatelle de 250 millions de joueurs dans le monde. À moins de l'avoir déjà installé auparavant, il est désormais impossible de le télécharger, y compris en France. Le motif : la violation des règles de l’App Store "qui s'appliquent à tous les développeurs et sont conçues pour que le magasin soit sécurisé pour nos utilisateurs", a déclaré Apple à l'AFP.

Epic Games refuse le monopole d'Apple

Car Fortnite a allumé la première mèche. L’éditeur du jeu, Epic Games, est parti en croisade contre le monopole d’Apple sur le marché des applications pour iPhone. Sur l’App Store, la règle est simple : pour tout paiement effectué sur une application, Apple prélève une commission de 30%. Mais cette situation n'est pas du tout du goût d’Epic Games, qui a ouvertement défié le géant Américain. Il a proposé dans Fortnite un bonus payant et pour l’obtenir, les joueurs avaient le choix : dix dollars en passant par Apple ou huit en contournant le système en place.

"Empêchez 2020 de devenir '1984'"

Apple ne l'a pas accepté et a donc banni l'application. Les joueurs qui l'avaient déjà installée peuvent continuer d'y jouer et leur progression est intacte. Mais les potentiels nouveaux fans sont privés du jeu. Sauf qu'Epic Games avait prévu tout cela. Dans la minute qui a suivi le bannissement, l’éditeur a porté plainte contre Apple, entendant mettre fin à ce qu’il qualifie de "pratiques anticoncurrentielles". Cerise sur le gâteau, Fortnite a diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo qui imite la célèbre pub 1984 de la marque à la pomme.

À l’époque, Apple voulait vendre l’aspect révolutionnaire de son Macintosh face au vieux monde d’IBM. Retournement de situation : aujourd'hui, c’est Epic Games qui essaye de renverser Apple. Et en quelques minutes seulement, le hashtag #freefortnite fleurissait sur la toile… 

Google retire aussi Fortnite du Play Store

Mais dans cette guerre commerciale et juridique qui s'annonce, Apple ne se sentira pas seul. Google a également décidé de retirer Fortnite de son Play Store. La situation est toutefois différente sur le système d'exploitation du géant du web, Android, qui permet aux développeurs de proposer leurs applis via différentes plateformes. Mais "pour les éditeurs de jeu qui choisissent de passer par le Play Store, nous avons des règlements cohérents, qui sont justes pour les développeurs et qui garantissent la sécurité du magasin pour les utilisateurs", a indiqué Google à l'AFP.

C'est donc un coup de poker qu'a tenté Epic Games. En s'attaquant frontalement aux règles édictées par Apple et Google, l'éditeur de Fortnite tente d'endosser la cape du chevalier blanc, du petit Poucet qui s'attaque aux géants du numérique. Un rôle exagéré : en 2019, Fortnite a généré 1,6 milliard d'euros de revenus pour Epic Games. À elle seule, la version mobile a rapporté un milliard d'euros en deux ans. C'est donc une bataille de communication autant qu'une bataille de gros sous qui s'engage. Et au milieu, ce sont les joueurs qui risquent d'en pâtir.