Instant Article est-il l'avenir du web et des médias ? C'est la question que l'on peut légitimement se poser au vu des annonces de ces derniers jours... Alors que Facebook a lancé cette fonctionnalité aux Etats-Unis à la rentrée, et arrive en France mercredi, Google annonce une fonctionnalité similaire pour début 2016.
Le Parisien premier média à se lancer. Après son lancement aux Etats-Unis où le New York Times, National Geographic, BuzzFeed ont notamment rejoint le service, Facebook se lance en France mercredi avec Le Parisien, premier média partenaire. 20 Minutes et Les Echos rejoindront également le système respectivement cette semaine et début 2016 d'après les informations de CBNews. Pour autant, les médias ne semblent pas totalement convaincus de ce que va apporter la fonctionnalité : "on ne sait pas ce que ça va donner, c'est une phase de test", déclarait par exemple à l'AFP le responsable du marketing digital du Parisien, Guillaume Bournizien.
Un véritable avantage pour les lecteurs et Facebook. Pour les internautes, Instant Articles apporte une véritable valeur ajoutée. Outre un chargement accéléré de tous les articles, voir une quasi-instantanéité, tous s'affichent sur le même modèle très épuré. Fond blanc, même typographie, présence de la publicité limitée et surtout parfaite compatibilité avec les écrans des smartphones. Pour Facebook l'avantage est également de taille, grâce à Instant Article les utilisateurs ne quittent désormais plus son réseau pour aller vers le site d'un média. Il passe donc plus de temps sur son propre site.
Un intérêt plus discutable pour les médias. Pourtant, l'avantage pour les médias est nettement moins évident. Les lecteurs n'allant pas sur leurs sites pour lire les contenus, la gestion de la publicité est plus compliquée et plus limitée. Le Wall Street Journal expliquait expliquait il y a quelques jours que certains partenaires de Facebook, comme le Washington Post et le New York Times, éprouvent quelques difficultés à "tirer autant de revenus par articles qu’ils le feraient via leurs propres sites web". Plusieurs grands médias n'ont d'ailleurs pour le moment pas rejoint le service, le Wall Street Journal notamment.
Moins de publicité donc moins de revenus. Facebook applique des règles strictes aux éditeurs concernant les publicités sur Instant Articles. Sur un article de 500 mots les médias ne peuvent afficher qu'une seule bannière de publicité tandis que, toujours selon le Wall Street Journal, certains en affichent trois sur leur site.
Après Facebook, Google. Si Facebook propose déjà ce service, Google entend également proposer sa solution au début de l'année 2016. Le moteur de recherche redirigera alors ses internautes vers des pages au chargement accéléré et à la mise en page simplifiée. De quoi promettre un beau débat avec les médias.