On ne l’attendait plus. Dix ans après une première expérimentation, la SNCF lancera jeudi 15 décembre le Wi-Fi dans ses TGV. Première ligne couverte, Paris-Lyon, avant l’extension du service aux nouvelles LGV (Bordeaux et Rennes) à l’été 2017 et aux autres lignes (Marseille, Strasbourg, Lille) d’ici fin 2017. Pour savoir si le service fonctionne, nous avons embarqué à bord du TGV Paris-Lyon et testé le Wi-Fi en avant-première.
Une connexion simple
Le système est simple : le réseau Wi-Fi _TGV_Connect apparaît dès la montée à bord dans la liste des réseaux Wi-Fi. Une fois connecté, le portail de la SNCF, baptisé TGVConnect s’ouvre sur le mobile, la tablette ou l’ordinateur. Il est alors nécessaire de s’identifier avec son numéro de réservation et son nom de famille. Pour proposer cette connexion, la SNCF s’appuie sur le réseau 4G déployé par Orange près des voies. Le signal 4G est récupéré par huit antennes placées sur la voiture bar du TGV et transmis dans les différentes voitures par fibre optique. Quatre antennes sont ensuite présentes dans chaque wagon (deux à chaque étage) pour retransmettre le Wi-Fi.
Le service est entièrement gratuit, mais l’offre varie selon la classe de voyage. Chaque utilisateur se voit en effet attribuer une enveloppe de data pour son trajet : 1Go en première classe et entre 200 et 500Mo en seconde classe. Deux enveloppes qui sont largement suffisantes pour accéder à des mails, en envoyer, échanger sur les réseaux sociaux ou encore naviguer sur Internet durant le trajet. Cette dernière est en revanche très insuffisante pour télécharger de gros fichiers. La SNCF a d’ailleurs bloqué la majorité des usages trop gourmands en bande passante. Il est par exemple impossible de se connecter sur Netflix, sauf pour les passagers voyageant en 1ère Pro. L'accès aux plateformes de streaming est en effet réservé à ces clients. Petite différence entre iOS et Android, la SNCF autorise l’accès au Google Play pour télécharger des applications, mais bloque l’App Store sur iPhone et iPad. L’usage des VPN (un système permettant d’avoir une connexion anonyme) est lui autorisé.
Pratique, mais pas ultra-rapide
Lors de notre test nous étions une soixantaine de passagers connectés sur le réseau Wi-Fi du train. La connexion montre des faiblesses sur quelques très rares portions, mais la SNCF les indique clairement sur son portail avec une carte de la couverture de la ligne. Cela donne lieu à de micro-coupures (rares), qui si elles tombent au mauvais moment peuvent toutefois stopper l'envoi d'un mail ou le chargement d'une page Internet.
Globalement, la connexion fonctionne bien, mais n’est pas ultra-rapide. Nous avons réalisé plusieurs tests de débit, simultanément en Wi-Fi et sur le réseau 4G d’Orange (utilisé pour le Wi-Fi). Ce dernier est nettement plus rapide. Nous avons obtenu 4Mb/s en téléchargement sur le réseau Wi-Fi de la SNCF soit l’équivalent d’une connexion ADSL moyenne. La question de l’évolution du débit en fonction du nombre de passagers connectés se pose. Car, si tous les passagers venaient à l’utiliser, près de 550 personnes pourraient vouloir accéder à Internet en même temps…
Un portail de service pour simplifier le voyage
Plus qu’une simple connexion Wi-Fi, la SNCF veut proposer une offre de service via son portail en ligne. Dès maintenant, quelques fonctionnalités sont disponibles. Il est par exemple possible d’accéder à la carte du bar TGV, mais aussi de commander et même de se faire livrer à sa place sans se lever. Autre possibilité : réserver une voiture avec chauffeur ou louer une voiture pour son arrivée à la gare. Dans les mois à venir, ce portail devrait s’enrichir. La SNCF envisage notamment d’y ajouter une offre de presse, de musique en streaming et même, peut-être, l’accès à Netflix.
Le portail permet aussi de gérer son voyage. Il affiche l’heure d’arrivée du train, mais aussi son état de circulation (retard, travaux sur les voies…). Il est alors possible de modifier sa correspondance en cas de retard important.
Les nouvelles LGV couvertes dès leur ouverture
Après cette première ligne, la SNCF ne compte pas s’arrêter là. A l’heure actuelle, une trentaine de rames sont équipées de la connexion Wi-Fi. D’ici fin 2017, elles seront 300. Avec ces nombreuses rames, la SNCF va proposer le Wi-Fi sur de nouvelles destinations. Les deux nouvelles lignes à grande vitesse (LGV) vers Bordeaux et Rennes seront couvertes dès leur ouverture début juillet 2017. Les lignes vers Marseille, Strasbourg et Lille le seront fin 2017. Seule ligne dont le calendrier reste flou, la LGV Atlantique reliant Paris à Nantes. Sur cette ligne ou circule de vieux TGV, la SNCF attendra le déploiement de nouvelles rames, probablement en 2018.