C’est une page de l’histoire des télécommunications qui se tourne. L’opérateur Orange a envoyé lundi 30 avril à 23h59 le tout dernier télégramme de l’histoire en France, a confirmé l'opérateur mercredi. Comme le dit ce dernier message ponctué de "-STOP-", partagé sur Twitter par Sébastien Crozier, président du syndicat CFE-CGC d’Orange, il s'agit désormais de se consacrer aux "nouvelles technologies". "C'est une page de l'histoire des Télécoms qui se tourne au profit des nouvelles technologies - STOP - Bon vent et merci à tous nos collègues qui faisaient encore fonctionner ce service - STOP", dit ce message.
Le 24 mai 1844, #Morse envoyait le premier #telegramme.
— Sébastien Crozier (@crozierblog) 30 avril 2018
En 1879, le service français du télégramme était créé !
Il y a quelques heures, le 30 avril 2018 à 23h59, #Orange vient d’envoyer le dernier télégramme en #France.
Une page d’histoire des #telecoms se tourne ! pic.twitter.com/e66195B7fd
"Le télégramme n'a plus cette apparence". L'information a été annoncée lundi soir à 23h59, au moment de l'arrêt officiel du service, via un tweet en style télégraphique de Christophe Ndi, un salarié d'Orange qui anime une communauté de salariés du géant des télécoms. Face aux doutes émis sur les réseaux sociaux quant à la véracité de ce dernier télégramme, le salarié a précisé sur Twitter mercredi : "Bien entendu, le télégramme n'a plus cette apparence depuis longtemps, c'est une illustration pour 'rappeler' ce qu'était le télégramme, service qui a effectivement fermé lundi soir". Christophe Ndi a expliqué à l'AFP qu'il avait rédigé son tweet parce que même au sein d'Orange, "énormément de collègues (...) ignoraient que ce se service existait encore".
Bien entendu, le télégramme n'a plus cette apparence depuis longtemps, c'est une illustration pour "rappeler" ce qu'était le télégramme, service qui a effectivement fermé lundi soir
— Christophe NDI (@ChristopheNDI) 2 mai 2018
139 ans de service en France. Lancé en 1879 en France, le service des télégrammes était géré par France Télécom, devenu Orange en 2003. Une quarantaine de salariés faisaient encore tourner le service, tout en ayant d'autres activités. 1.400 télégrammes avaient été envoyés au mois d'avril, essentiellement par une clientèle professionnelle qui utilisait ce service pour des raisons juridiques. Le télégramme avait une valeur légale, par exemple pour convoquer officiellement un salarié ne venant plus à son travail, ou pour notifier officiellement une commande. Le service était accessible via le 36 55, au prix d'une quinzaine d'euros pour 50 mots. Il permettait d'informer rapidement des proches quand le téléphone n'existait pas encore. Le service avait depuis survécu tant bien que mal à la généralisation du téléphone, mais les emails et les SMS lui auront été fatals.