Les clients mobiles des territoires d'outre-mer vont profiter des vertus de la concurrence exacerbée entre opérateurs, avec l'arrivée sur chaque territoire d'un nouvel acteur après l'attribution jeudi de licences 4G.
"Dynamiser le marché". En faisant entrer un nouvel opérateur aux Antilles, en Guyane ainsi que dans les îles de l'Océan Indien, l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) cherche à provoquer la même course aux prix que l'arrivée de Free Mobile en métropole en 2012. Les clients auront désormais le choix entre quatre opérateurs dans chacun de ces territoires. "La question de la vie chère était un des aspects pris en compte. Il y a volonté de dynamiser le marché et apporter des prix proches de ce qui se pratique en métropole", a expliqué à l'AFP le président de l'Arcep, Sébastien Soriano.
Free fait son entrée. Free fait d'ailleurs partie des nouveaux entrants, puisqu'il décroche une licence 4G en Guyane, Guadeloupe et Martinique ainsi qu'à Saint-Barthélémy et Saint-Martin, alors que le groupe réunionnais Océinde opérera, sous la marque ZEOP Mobile, à la Réunion. Au total, sur les cinq territoires concernés, neufs opérateurs ont été retenus par l'Arcep, sur les 25 dossiers reçus. En plus de Free Mobile et ZEOP Mobile, les opérateurs déjà présents sur ces territoires, Orange, SRR, Digicel, Outremer Telecom, Dauphin Telecom et Telco OI, ont tous obtenu une licence 4G.
Plusieurs critères essentiels. Les candidats à l'attribution d'une licence 4G devaient répondre à plusieurs critères pour être retenus, tels que la cohérence et la crédibilité du projet et du plan d'affaires, la contribution à l'aménagement du territoire, l'emploi et l'investissement ou encore la stimulation du marché. Afin de convaincre l'Arcep, les candidats pouvaient prendre des engagements allant au-delà des obligations imposées par l'Autorité, en particulier en terme de couverture du territoire. "Ceux qui sont allés plus loin que les obligations, notamment sur l'aménagement du territoire, ont obtenu des points en plus", a confirmé le président de l'Arcep.
99% de couverture d'ici dix ans. Parmi ces critères, les opérateurs retenus se sont engagés à assurer une couverture quasi totale (99%) de la population d'ici dix ans, avec un objectif à 30% dans deux ans et 70% dans six ans. Un élément essentiel puisque les territoires concernés doivent rattraper plusieurs années de retard dans le déploiement 4G tant par rapport à la métropole que face aux autres territoires ultra-marins du Pacifique, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis-et-Futuna, où il est déjà largement entamé voire achevé.