La Seleçao est au rendez-vous du Top 8. Annoncé comme grand favori de la Coupe du monde, le Brésil affronte samedi en quarts de finale la Belgique pour ce qui constitue, sur le papier, le choc absolu de cette Coupe du monde entre les 2ème et 3ème du classement Fifa (L'Allemagne, en tête, a été éliminée au premier tour). Le vainqueur retrouvera en demi-finales le gagnant du premier quart qui oppose dans l'après-midi l'Uruguay à la France.
Brésil, la machine est lancée. Une seule équipe a réussi à s'imposer par deux buts d'écart en huitièmes de finale. Et cette équipe, c'est le Brésil, favori n°1 de la compétition, face au Mexique, battu 2-0. Plus que le score, la Seleçao a dégagé lors de ce match une impression de force collective pas vue ailleurs (mis à part chez les Bleus peut-être). Ce n'est certes pas flamboyant en attaque (l'avant-centre de cette Seleçao, Gabriel Jesus, n'a toujours pas marqué), mais c'est incroyablement efficace. Le Brésil est ainsi la meilleure défense du tournoi, avec seulement un but encaissé, lors de son premier match, contre la Suisse (1-1). Et l'absence au milieu de Casemiro, suspendu, ne devrait pas trop peser vendredi, car il est remplacé par Fernandinho, au rendement équivalent. Adjoint du sélectionneur Tite, Sylvinho ne parle pas d'équipe "défensive" mais d'équipe "équilibrée". Comment, effectivement, être une équipe seulement défensive, quand on compte des joueurs du calibre de Coutinho ou Neymar ?
Neymar, le facteur X. Lionel Messi et Cristiano Ronaldo rentrés à la maison, le "troisième meilleur joueur du monde", Neymar, est lui encore là. Et bien là. Un peu en retrait lors des trois premiers matches (quoique), la star du PSG a été décisive lors de la victoire de son équipe sur le Mexique en huitièmes de finale, en étant à l'origine de l'ouverture du score brésilienne. Le "Ney" a rendu fous les défenseurs d'El Tri, par ses arabesques, et un peu, aussi, par ses exagérations. "Il est resté trois mois et demi sans jouer", a souligné Tite. "Un joueur de haut niveau a besoin de trois, quatre matches pour revenir." Vendredi, c'est le cinquième match de Neymar et on souhaite donc bien du plaisir à la défense belge pour maîtriser le diablotin brésilien.
L'attaque de feu des Diables. Si le Brésil se présente avec la meilleure défense des quarts de finalistes, avec seulement un but inscrit, la Belgique, elle, affiche la meilleure attaque, avec douze buts marqués en quatre matches, soit une moyenne de trois buts par match. Et si les stars attendues ont brillé (Romelu Lukaku en est à quatre buts, Eden Hazard à deux), la Belgique a aussi prouvé qu'elle avait une sacrée profondeur de banc. Quatre de ses cinq derniers buts ont ainsi été inscrits par d'habituels remplaçants. Face au Japon, en huitièmes, ce sont d'ailleurs deux "super subs", Marouane Fellaini et Nacer Chadli, qui ont permi aux Diables de dominer le Japon sur le fil (3-2). Avec la Belgique, tout restera donc sans doute possible jusqu'au bout.
Belgique, drôle de mécanique. Il y a un revers au parti-pris offensif belge, qui repose sur un dispositif tactique en 3-4-3, où les latéraux Yannick Ferreira Carrasco et Thomas Meunier pensent plus à attaquer qu'à défendre. De fait, les trois défenseurs se retrouvent souvent en un-contre-un contre leurs vis-à-vis, comme l'a montré le premier but japonais en huitièmes de finale, où le pauvre Jan Vertonghen a été pris dans son dos par Genki Haraguchi. Et sans manquer de respect au joueur du Fortuna Düsseldorf, là, ce sont Willian et Neymar qui occuperont les ailes. Et qui risquent de se régaler…
Il y a seize ans, Rivaldo et Ronaldo. La Belgique, cela rappelle un bon souvenir au Brésil. Car la seule confrontation en match officiel entre les deux équipes remonte à la Coupe du monde 2002, dernier succès en date de la Seleçao dans la compétition (Il y a eu trois autres matches amicaux dans l'histoire entre les deux équipes, pour deux succès brésiliens et un belge). Lors de ce Mondial 2002, ce n'était pas en quarts mais en huitièmes, et le Brésil de Luiz Felipe Scolari s'était imposé 2-0 avec des buts de Rivaldo et de Ronaldo, sacré ensuite meilleur joueur de la compétition. Battre la Belgique et soulever le trophée, voilà un combo qui ne déplairait pas à Neymar.