Vous les avez peut-être remarqués pendant Belgique-Tunisie, voire même avant, lors d'Argentine-Islande (1-1) ou Pologne-Sénégal (1-2). Ils sont quatre, ils sont aux premières loges, derrière les buts, légèrement sur la gauche, dans le stade moscovite du Spartak. "Ils", ce sont les frères Starostin, ou plutôt leurs statues.
Les fondateurs du Spartak. L'heure est aux présentations : dans la fratrie, il y a Nikolaï, l'aîné, Aleksandr, Andrey et le petit dernier, Pyotr. Tous sont nés au début du 20ème siècle. Mais qui sont-ils exactement ? Sur la plaque commémorative qui les accompagne, ils sont présentés comme les fondateurs du Spartak Moscou, aujourd'hui considéré comme le club de football le plus populaire de Russie.
Accusés d'avoir voulu tuer Staline. C'est d'ailleurs Nikolaï Starostin qui a donné son nom à l'équipe, en 1935, en référence au gladiateur Spartacus, qui mena une rébellion contre Rome. C'est lui aussi qui en a dessiné le logo. Mais le destin de la famille a basculé en 1942, lorsque les quatre frères, accusés d'être impliqués dans un complot visant à tuer Joseph Staline, ont été arrêtés et envoyés dans des goulags.
La Fifa voulait les déplacer, la Russie a refusé. Réhabilités après la mort de Staline, ils ont ainsi pu rejoindre Moscou et le Spartak, où leur mémoire est aujourd'hui honorée. Même pendant le Mondial. Et ce, malgré l'insistance de la Fifa pour déplacer le monument.