Des collines de Cimiez au stade du Ray, Hugo Lloris a grandi à Nice. Ses premiers gants, c'est au Centre d’animation et de loisirs de la Costière, le Cédac, qu'il les a usés. Etre gardien s'est imposé comme une évidence dès le début. Et ses qualités techniques ne lui ont jamais fait défaut.
"Je veux être gardien de but". A 6 ans, Hugo Lloris est plutôt intéressé par le tennis mais entre deux échanges sur le cours, il s’amuse dans des cages toutes proches. C'est là que son professeur de tennis décèle en lui la flamme... Il l’adresse à un ami entraîneur de foot : Régis Bruneton. L'ancien milieu de terrain de l'Olympique de Marseille, Toulouse et Nice s’est occupé de générations de gamins au Cédac. Il n’a jamais oublié la première fois qu’il a vu Hugo Lloris, sur un terrain stabilisé. "Il s'est présenté et il a dit : 'Je suis Hugo Lloris, je viens pour jouer dans votre club mais je veux être gardien de but"". La requête, assez inhabituelle, est acceptée. Et le gamin enfile les gants immédiatement. "Il plonge à droite, à gauche, prise de balle immédiate. Il a une détente formidable", se souvient l'entraîneur.
Pour son premier match de championnat, Hugo Lloris fait déjà des merveilles. Il évolue alors en poussin et est repéré par un éducateur des Aiglons. Mais Eugène Centurioni attendra encore deux ans pour le recruter à l’OGC Nice. Puis Dominique Baratelli, l’ancien gardien de l’équipe de France, va prendre Hugo sous son aile. Le garçon apprend vite et intègre, à tout juste 17 ans, le groupe "pro". "On a vu de suite qu’il avait d’énormes qualités. Il voyait les choses avant qu’elles ne se passent. Et pour un gardien, ça aide beaucoup. Il avait soif d’apprendre, d’être professionnel et de jouer dans un grand club", se rappelle encore Bruno Valencony qui a été son entraîneur à ses débuts, sous le maillot rouge et noir.
Le jour où il a reversé sa prime de match... Lyon, Tottenham, Clairefontaine : même si sa carrière l’a éloigné de Nice, Hugo Lloris n’oublie pas d’où il vient. Après le fiasco de la Coupe du monde 2010, c'est au fameux "Cédac" que le gardien de l’équipe de France a reversé sa prime. Avec le chèque de 100.000 euros, les 120 gamins du club ont été équipés et un terrain synthétique a été construit. "J’ai passé cinq ans avec un gamin comme ça et des parents", se remémore encore Régis Bruneton en levant le pouce, admiratif et fier à la fois. A Nice, comme d’ailleurs partout en France, on rêve désormais de voir l’enfant du pays soulever la Coupe du monde. C'est le seul titre en bleu qui manque à Hugo Lloris.
Retrouvez l'intégralité de cette série de "Portraits en bleu" dans "Libre arbitre" de 20h à 23h tous les dimanches avec François Clauss sur Europe 1