Ce n'était, certes, "que" la petite finale. Mais en battant l'Angleterre (2-0), samedi à Saint-Pétersbourg, les Diables rouges ont obtenu leur meilleur résultat en Coupe du monde, grâce à Thomas Meunier et Eden Hazard, les deux buteurs du jour. Les Trois Lions, de leur côté, échouent à monter une seconde fois sur le podium, 52 ans après leur unique sacre en 1966.
Meunier ne dormait pas. À voir certains visages au moment de rentrer sur la pelouse, à observer les premières courses et à constater le rythme de ce début de match, on s'est d'abord dit que cette rencontre avait tout l'air d'un match amical. Cela n'a pas duré très longtemps. Dès la 4e minute, sur un long dégagement de Thibaut Courtois prolongé par une tête belge, Romelu Lukaku a parfaitement lancé Nacer Chadli sur le côté gauche. Le milieu de West Bromwich, contraint de sortir sur blessure plus tard (39e), s'est alors transformé en passeur décisif pour Thomas Meunier, plus rapide que Danny Rose pour couper la trajectoire aux six mètres.
Suspendu en demi-finale face à la France, le joueur du PSG est ainsi devenu le dixième buteur différent pour les Diables rouges dans ce Mondial, égalant le record de la France en 1982 et de l'Italie en 2006.
Hazard rembourse les Belges. Il y a quelques semaines, l’enseigne 100% belge Krëfel s'était engagée à rembourser toutes les télévisions achetées entre le 26 avril et le 17 juin si d'aventure la sélection venait à marquer plus de 15 buts dans cette Coupe du monde. Quelque 3.000 à 5.000 personnes peuvent ainsi dire merci à Eden Hazard !
Servi par Kevin De Bruyne, l'ailier de Chelsea a déposé une défense anglaise sur les rotules avant d'ouvrir son pied face à Pickford, au ras du poteau (82e). Une belle récompense pour l'ancien Lillois, peut-être le meilleur Belge sur le terrain. Peut-être le meilleur Belge en Russie, tout simplement.
De l'action, oui, de l'intensité, moins. Oui, il y a eu des tirs : 12 côté belge, 15 côté anglais. Oui, il y a aussi eu des occasions : Pickford a d'abord empêché De Bruyne de marquer d'un arrêt réflexe (12e), Harry Kane a ensuite raté sa reprise de volée après un superbe travail de Raheem Sterling (24e), Chadli a vu sa volée passer juste au-dessus (34e), quand la tête de Harry Maguire a filé à côté (74e)... Sur un modèle de contre-attaque - et c'est peu dire - Thomas Meunier aurait quant à lui pu marquer un doublé si sa volée du droit n'avait pas été sortie par la main ferme Pickford (80e).
Côté anglais, la plus grosse opportunité a sans aucun doute été l'œuvre d'Eric Dier. Le milieu de Tottenham a cru marquer après avoir piqué son ballon au-dessus de Courtois, avant que Toby Alderweireld ne sauve in extremis en se jetant sur sa ligne (70e) !
Alors oui, la partie a été enlevée, mais elle a longtemps manqué de rythme. Elle a aussi été marquée par un taux de déchet assez rare pour les deux équipes. La fatigue, peut-être, l'absence de véritable enjeu, sans doute.
Les coaches ont joué le jeu. Les deux sélectionneurs, quelques jours après la déception d'une demi-finale perdue, ont malgré tout aligné leurs meilleurs atouts à Saint-Pétersbourg. Seul changement chez les Belges, la titularisation du jeune monégasque Youri Tielemans, 21 ans. Lukaku, De Bruyne, Hazard, eux, étaient bien là, tout comme le meilleur buteur du tournoi, Harry Kane, côté anglais.
Gareth Southgate avait néanmoins revu sa copie derrière, avec cinq changements dans son onze de départ. Le défenseur central Phil Jones, et les latéraux Danny Rose et Fabian Rose ont ainsi eu le droit à du temps de jeu, tout comme Eric Dier et Ruben Loftus-Cheek au milieu.Sur les 22 joueurs présents au coup d'envoi, 19 évoluent en Premier League.
Meilleure performance belge à la Coupe du monde. En remportant la médaille de bronze, la Belgique a obtenu samedi son meilleur résultat en Coupe du monde. Les hommes de Roberto Martinez - et Thierry Henry - ont fait mieux que leurs prédécesseurs en 1986, qui avaient fini quatrièmes après leur défaite face à… la France, lors de la petite finale (4-2 a.p.). Loin de bouder, les joueurs sont ainsi longuement restés sur la pelouse après avoir reçu leurs breloques. L'occasion de communier avec leur public ou leur famille pour certains. Les Anglais, eux, sont rapidement rentrés au vestiaire. Et pour cause : les Trois Lions ont échoué à monter sur le podium pour la deuxième fois de leur histoire, après leur unique sacre en 1966.
Quant à la première place, elle reste encore à déterminer. Alors, France ? Croatie ? Réponse dimanche à partir de 17 heures.