L’équipe de France, solidaire et courageuse face à la Belgique (1-0), s’est qualifiée pour sa troisième finale de Coupe du monde. La deuxième étoile n’est plus qu’à une marche.
Le coup de sifflet final a libéré tout un pays. Après 90 minutes d’un immense combat face à la Belgique (1-0), l’équipe de France s’est qualifiée mardi soir pour sa troisième finale de Coupe du monde. Comme en 1998, l’année du (pour le moment) seul sacre mondial des Bleus, un défenseur s’est mué en héros en demi-finales. Vingt ans après Lilian Thuram contre la Croatie, Samuel Umtiti a inscrit le but de la victoire, d’une tête rageuse sur corner.
S’il est tentant de dresser un parallèle entre la génération Griezmann et les champions du monde 98, ces Bleus-là se sont construits leur propre histoire, avec leurs propres qualités. Car oui, cette équipe de France a tout pour aller au bout. Et ne pas revivre un nouvel échec en finale, deux ans après la défaite face au Portugal à l’Euro 2016.
Une impressionnante force de caractère. Les Bleus ont livré un combat de titans, mardi soir à Saint-Pétersbourg. En effet, les Diables rouges ont été fidèles à leur surnom en début de match, étouffant l’équipe de France et se procurant trois énormes occasions. Face à une telle pression, d’autres auraient pu rompre. Pas les Bleus. Après cette entame difficile, ils ont sorti la tête de l’eau pour progressivement mettre la main sur le match, jusqu’au but de Samuel Umtiti (51e).
"Je suis vraiment très heureux pour mes joueurs, ils sont jeunes mais il y a du caractère, de la mentalité. Ça a été dur aujourd'hui face à une très belle équipe de Belgique mais ce petit but nous fait du bien", s’est satisfait Didier Deschamps, interrogé sur TF1 après la rencontre. Car la fin de match a été terriblement stressante. Les Belges, remontés comme de beaux diables, ont poussé pour arracher l’égalisation. Mais la défense tricolore a résisté.
Une solidité défensive à toute épreuve. Si les Bleus ont réussi à préserver leur avance, ils ne le doivent pas uniquement à leurs défenseurs. Oui, Hugo Lloris a été immense dans les buts, avec un arrêt phénoménal en première période sur Toby Alderweireld. Oui, Raphaël Varane, énorme mardi soir, est définitivement le patron de l’arrière-garde tricolore. Mais c’est bien toute l’équipe, y compris les attaquants et les milieux, qui a tout donné sur le terrain pour empêcher les Diables rouges d’égaliser.
"Ca n'a pas été facile jusqu'à la fin aujourd'hui. On est allés la chercher", a assuré Olivier Giroud, pas toujours heureux en attaque mais pas avare en efforts défensifs mardi soir. "On a dû travailler beaucoup défensivement, on aurait pu prendre un peu plus l'avantage sur des contres en fin de match. Mais chapeau à mes joueurs et à l'ensemble de mon staff", a poursuivi "DD".
Un joueur décisif dans les grands rendez-vous : Antoine Griezmann. Les Bleus peuvent aussi remercier leur star Antoine Griezmann. L’attaquant de l’Atlético de Madrid a, encore une fois, été décisif dans un grand match avec la passe décisive pour Samuel Umtiti (c’est lui qui tire le corner). "Grizou", qui avait déjà guidé l’équipe de France vers la victoire avec un but en huitièmes de finale contre l’Argentine et un autre contre l’Uruguay, est bel et bien indispensable en équipe de France.
Une statistique résume son influence : il a été impliqué sur 13 des 20 derniers buts tricolores marqués en tournoi majeur (Coupe du monde + Euro), selon le statisticien Opta. Il ne lui reste plus qu’à être décisif en finale, contrairement à l’Euro 2016, où il n’avait pas réussi à empêcher la défaite face au Portugal, pour se hisser au panthéon des meilleurs joueurs français de l’histoire.
Un feu follet : Kylian Mbappé. Il y a deux ans, les Bleus avaient manqué de folie pour prendre à défaut la défense portugaise. Ce n’est plus le cas en 2018. Avec Kylian Mbappé, l’équipe de France dispose d’un "TGV" capable de dynamiter n’importe quelle défense adverse. Contre la Belgique, le jeune attaquant du PSG a encore une fois été immense, avec sept dribbles réussis sur 15 tentés, soit un record pour un joueur français en Coupe du monde, toujours selon Opta.
"C’est inimaginable. Comme je l'ai dit, c'est le rêve de toute une vie, d'une future vie, de tout. Je n'ai pas les mots, c'est extraordinaire. Même dans mes plus grands rêves, et je suis un grand rêveur, je n'aurais jamais imaginé cela", s’est réjoui le gamin de Bondy. Et ce n’est peut-être pas fini.
Un chef d’orchestre : Didier Deschamps encore en finale. Oubliées, les critiques sur le niveau de jeu des Bleus. Après plusieurs mois difficiles, Didier Deschamps a pris une éclatante revanche en guidant l'équipe de France vers sa deuxième finale de suite en grande compétition, une première pour un sélectionneur français. Mais pour entrer un peu plus dans la légende, le capitaine des champions du monde 98 le sait : il devra gagner dimanche.
"(La finale) d'il y a deux ans, elle n'est toujours pas digérée, elle est toujours restée là. Donc on va voir (mercredi) tranquillement qui on aura (en finale)", a assuré "DD". Croatie ou Angleterre, peu importe pour le "pragmatique" Didier Deschamps. Tant que la deuxième étoile est au bout du chemin.