L'ouragan "HurryKane" souffle déjà sur la Russie. Auteur d'un doublé, lundi à Volgograd, l'attaquant anglais a parfaitement lancé les siens pour leurs débuts en Coupe du monde face à la Tunisie (2-1). Les Maghrébins, privés très tôt de leur gardien, blessé, avaient pourtant résisté aux assauts adverses… jusqu'au temps additionnel. Une délivrance pour les "Trois Lions", plus que jamais à la lutte avec la Belgique pour la première place du groupe G.
Harry Kane voit double. Harry Kane vise haut, et il ne s'en est jamais caché. Son objectif : terminer meilleur buteur de la compétition. "Sous pression" - de son propre aveu - après le triplé de Cristiano Ronaldo vendredi, l'attaquant de Tottenham a assumé son statut sans trembler face à la Tunisie. À l'affût après une tête de John Stones repoussée de superbe manière par Mouez Hassen, il a d'abord lancé les siens du pied droit (1-0, 11e). Avant, peu à peu, de disparaître des radars… Puis de surgir au meilleur moment. Sur un nouveau corner, Harry Kane a attiré comme un aimant la tête d'Harry Maguire sur la sienne pour délivrer tout un pays encore traumatisé par ses naufrages passés lors des grandes compétitions (2-1, 90e+1).
L'Angleterre a dominé, mais l'Angleterre a vendangé. Si la victoire a été particulièrement longue à se dessiner, elle est néanmoins d'une logique implacable, tant les joueurs de Gareth Southgate ont multiplié les assauts sur les cages tunisiennes. La maladresse aurait toutefois pu leur coûter cher. Pour leur défense, le gardien tunisien Mouez Hassen s'est montré à son avantage, dès l'entame. Le portier niçois, prêté à Châteauroux cette saison, a sorti le grand jeu face à Lingard (2e), puis sur une tête de Jordan Henderson qui filait dans la lucarne (4e).
Sterling, lui, a raté l'immanquable (6e), même s'il a finalement été signalé hors-jeu. Stones, à bout portant (37e), puis Lingard (40e), encore lui, ont aussi été maladroits. Le même Lingard a enfin trouvé le poteau, juste avant la pause (44e), où l'on comptabilisait alors douze tirs côté anglais. La mi-temps n'a rien changé à l'affaire. Même si la bande à Harry Kane s'est montrée bien moins incisive, elle est restée dangereuse sur coup de pied arrêté, direct ou indirect, principal point faible des Tunisiens. Jusqu'au bout, donc.
Les larmes de Mouez Hassen. Au bout de dix minutes, il avait déjà réussi trois parades de grande classe. Mouez Hassen a dû s'avouer vaincu à la 11e. Pire, le portier tunisien s'est blessé à l'épaule. Contraint de quitter la pelouse cinq minutes plus tard, il n'a pu retenir ses larmes au moment de laisser sa place à Farouk Ben Mustapha. C'est seulement la deuxième fois dans l'histoire de la Coupe du Monde qu'un gardien sort aussi tôt dans la partie.
Un penalty évitable. Pleins d'abnégation défensivement, les "Aigles de Carthage" se sont montrés assez inoffensifs sur le plan de l'attaque. Menés rapidement, ils ont profité de la naïveté de Kyle Walker, auteur dans sa surface d'un coup de coude sur le visage de Ben Youssef, sur un centre pourtant anodin. Ferjani Sassi s'est occupé de transformer la sentence, pour une égalisation quasi inespérée (35e). À noter : c'est déjà le huitième penalty lors de cette Coupe du monde, en quatorze matches seulement. Bilan : six marqués, deux ratés.
Nuages d'insectes à Volgograd. Plus anecdotique, l'échauffement des deux équipes a donné lieu à des images impressionnantes de moustiques - ou moucherons, on ne sait pas bien – perturbant les joueurs. Même chose à la mi-temps. Avant que l'ouragan "HurryKane" ne vienne leur souffler dessus.