Les Bleus s’apprêtent à clore le premier chapitre de leur Coupe du monde 2018. Après avoir assuré la qualification en huitièmes de finale contre l’Australie (2-1) et le Pérou (1-0), l’équipe de France termine sa phase de groupe contre le Danemark, mardi à 16h. A chaque fois que les Bleus ont battu les Scandinaves en poule, ils ont fini titrés (Coupe du monde 1998 et Euros 1984 et 2000). Pour ce troisième match, Didier Deschamps devrait donner du temps de jeu aux remplaçants. Charge à eux de prouver qu’ils peuvent garder l’équipe sur les bons rails. Présentation des enjeux de cette rencontre.
Assurer la première place du groupe
"L'objectif est clair : assurer la première place" : Didier Deschamps n’y est pas allé par quatre chemins en conférence de presse pour fixer l’objectif du match contre le Danemark. Certes, le sélectionneur des Bleus va faire tourner son équipe mais pas question pour autant de prendre cette troisième rencontre à la légère. Les Bleus peuvent se permettre un simple nul pour se maintenir en tête de leur groupe, comme au Mondial-2014 et à l'Euro-2016, 0-0 respectivement contre l'Equateur et la Suisse. "Notre objectif est d'assurer la première place et deux résultats le permettent. Mais jamais je ne dirais à mon équipe qu'on joue pour le nul", a assuré Didier Deschamps.
Sur le papier, la première place du groupe C garantit de ne pas rencontrer la meilleure équipe du groupe D dès les huitièmes de finale. En l’occurrence, il s’agit de la Croatie, qui a fait forte impression en balayant l'Argentine 3-0 et a de bonnes chances de finir en tête de sa poule. La 2e place devrait se jouer entre des vieilles connaissances comme le Nigeria (battu par les Bleus 2-0 en 8e de finale au Brésil en 2014) et l'Islande (écrasée 5-2 en quarts de l'Euro-2016), voire les vice-champions du monde argentins de Lionel Messi, qui n'ont plus leur destin en main.
Faire une revue d’effectifs
Pour ce troisième match, Didier Deschamps devrait aligner une équipe remaniée, avec a priori six nouveaux joueurs par rapport à la victoire contre le Pérou. Avec des enjeux différents selon les cas.
- Dembélé, Lemar, Sidibé : gagner sa place
Kylian Mbappé, unique joueur à avoir été titularisé lors des cinq rencontres disputées depuis le début du rassemblement mi-mai, a besoin de souffler et devrait céder sa place à Ousmane Dembélé. Pas très en vue lors du match contre l’Australie, l’ailier du FC Barcelone à des choses à (se) prouver. En attaque mais surtout en défense, son manque d’implication dans le repli revenant comme une critique récurrente. Dans le couloir droit, Dembélé retrouvera les espaces qu’il affectionne et devra épauler le latéral pour prouver à Didier Deschamps qu’il peut compter sur lui.
Situation similaire pour Thomas Lemar. Le milieu, qui a signé à l’Atlético de Madrid avant le début du Mondial, peine à trouver sa place dans les systèmes de Didier Deschamps. Si le sélectionneur opte pour un 4-2-3-1, comme l’annonce L’Équipe, le joueur de 22 ans sera aligné dans le couloir gauche, son poste de prédilection la saison dernière à l’AS Monaco. Dans un registre différent de Blaise Matuidi, Thomas Lemar doit apporter sa vivacité offensive pour faire douter son sélectionneur.
Djibril Sidibé peut, lui, prétendre à plus qu’une simple place sur le banc de l’équipe de France. Régulièrement titulaire sous l’ère Deschamps, le latéral droit de l’AS Monaco a perdu sa place au profit de Benjamin Pavard après avoir pris un coup au genou lors de la préparation. Sur le terrain, Pavard a globalement convaincu et Sidibé aura fort à faire pour récupérer son poste. Sa marge de manœuvre se situe en attaque, secteur dans lequel il se montre plus entreprenant que le défenseur de Stuttgart.
- Nzonzi, Kimpembe, Mandanda : assurer le coup
Il est peu probable que Steven Nzonzi décroche une place de titulaire mardi mais le Sévillan peut envisager de s’installer dans la rotation. Contre le Pérou, c’est lui qui a remplacé Paul Pogba en fin de match. Il peut miser sur son profil atypique, autant sur le plan physique (1,96m, plus grand joueur des Bleus) qu’au niveau technique, ses qualités défensives permettant de poser le jeu en cas de difficulté. Intouchables dans le jeu, N’Golo Kanté et Paul Pogba pourraient avoir besoin de souffler en fin de match et ne sont pas à l’abri d’une blessure. Steven Nzonzi serait alors un recours crédible.
L’enjeu est plus ou moins identique pour Presnel Kimpembe. Didier Deschamps a trouvé sa charnière centrale avec le duo Umtiti-Varane. Tout n’a pas été parfait, notamment du côté du défenseur du FC Barcelone qui a montré quelques signes de fébrilité. Mais la place n’est pas à prendre, d’autant qu’avec seulement deux matches en Bleu au compteur, le manque d’expérience internationale de Kimpembe joue contre lui. Mais il doit prouver que Deschamps peut compter sur lui. En cas de blessure ou de carton rouge du côté des titulaires, le joueur du PSG est le premier remplaçant en défense centrale. Un statut qu’il doit assumer contre le Danemark.
Steve Mandanda, lui, n’a plus rien à prouver. A 33 ans (et 27 capes), le portier de l’Olympique de Marseille a déjà montré à maintes reprises qu’il peut suppléer Hugo Lloris dans les buts de l’équipe de France. Le capitaine des Bleus a réalisé quelques parades décisives depuis le début de la Coupe du monde et son statut de titulaire n’est nullement remis en cause. Contre le Danemark, Steve Mandanda n’aura qu’une mission : faire de son mieux pour garder la cage française inviolée.