Un séisme venu d’Espagne secoue déjà la Coupe du monde. Julen Lopetegui, l’entraîneur de la "Roja", a été démis de ses fonctions à la surprise générale, mercredi. La raison de cette incroyable décision : la signature polémique, la veille, de Lopetegui au Real Madrid. L’Espagne, qui abordait jusqu’ici la compétition dans le costume d’un des grands favoris, est désormais plongé dans une profonde crise, à deux jours de son entrée en lice contre le Portugal. "Tout le monde est abasourdi. C’est un tremblement de terre en Espagne", résume Henry de Laguérie, notre correspondant en Espagne.
"Il n’y avait pas d’inquiétude avant la compétition". L'effet domino de la démission de Zinédine Zidane au Real a été dévastateur pour le football espagnol : deux semaines plus tard, le club merengue a acté le recrutement d'ici juillet de Lopetegui, qui venait pourtant de prolonger jusqu'en 2020 avec l'Espagne. "Le départ de Zidane du Real avait été une immense surprise. Lopetegui n’avait jamais été annoncé comme l’un de ses possibles successeurs. La presse évoquait les noms de Guti (ancien joueur du Real) ou de Michel (lui aussi un ancien du Real et ancien entraîneur de l’OM). Pendant ce temps, tout allait bien pour la "Roja". La préparation n’a pas été exceptionnelle, mais il n’y avait pas d’inquiétude avant le début de la compétition", explique Henry de Laguérie.
"Le voir signer au Real a été une énorme surprise, mardi. Son arrivée à Madrid a soulevé de nombreuses questions, vis-à-vis des joueurs du Barça par exemple (les grands rivaux du Real) ou encore sur le fait que l’Espagne affronte le Portugal de Cristiano Ronaldo, vendredi. Mais à aucun moment, il n’y a eu de rumeur de départ de Lopetegui", assure notre correspondant.
"L’Espagne est la risée du monde entier". Le président de la Fédération espagnole, Luis Rubiales, s’est pourtant montré inflexible, vexé de n’avoir été informé que cinq minutes avant l’officialisation de la signature de Lopetegui au Real. Selon Marca, les capitaines et les joueurs historiques de la sélection (Ramos, Silva, Busquets, Iniesta...) ont pourtant tout tenté pour infléchir la position de leur président. Sans succès. L’annonce de la décision a donc provoqué une immense onde de choc de l’autre côté des Pyrénées. "Les médias espagnols se désolent de cette situation. Pour eux, l’Espagne est la risée du monde entier", relève Henry de Laguérie.
Aussitôt l’annonce faite, les débats se sont enflammés dans les médias espagnols. La "Roja" pourra-t-elle se remettre de ce séisme ? "Lopetegui a eu de bons résultats, il a fait des choix forts. Fernando Hierro, son successeur (l’ancien international était le directeur sportif de l’Espagne), n’a quasiment aucune expérience d’entraîneur (il a entraîné un an Oviedo, en deuxième division espagnole). Comment se passera le Mondial ? C’est la question que tout le monde se pose en Espagne."