Comment jouer contre l'Argentine ? La question taraude tous les amateurs de football à la veille du huitième de finale de la France contre l'Albiceleste (samedi à 16h). Contrairement aux rencontres précédentes, Didier Deschamps a effectué ses entraînements à huis-clos pour brouiller les pistes. La tentation d'aligner un onze défensif, avec Blaise Matuidi ailier gauche comme contre lé Pérou, est tentante face à Messi, Agüero, Higuain et consorts. "C’est moche mais ça peut gagner", commente Nabil Djellit, journaliste à France Football, invité de Bons baisers du Mondial, vendredi sur Europe 1.
Un profil défensif qui fait débat. Pour les experts de l'émission, pas de doute, Deschamps va de nouveau titulariser le milieu de la Juventus Turin, au profil plutôt défensif. "La compo contre le Pérou est celle qui cochait toutes les cases. La seule interrogation concerne le positionnement de Matuidi, et dans une moindre mesure de Mbappé. Est-ce qu’il faut le faire passer de l’autre côté, à gauche plutôt qu’à droite. Cette zone d’incertitude est LA zone de réflexion", affirme Jérôme Papin, journaliste à Eurosport.
" Deschamps, on le connaît, c'est pas l'école du rire "
La titularisation de Matuidi, si elle semble inévitable, fait tout de même débat. "On a une génération avec des Dembélé, des Coman (pas dans la liste des 23, ndlr) , des Lemar, des Mbappé. Si on arrive à mettre Matuidi ailier gauche, c’est vraiment qu’on peut qualifier Deschamps d’exception sportive française. Ce n’est pas la composition d’équipe que j’aimerais voir", critique Nabil Djellit. Selon lui, Matuidi va jouer "dans un milieu à trois pour enfermer Messi avec l'aide d'Hernandez et Kanté".
Manque d'ambitions offensives. Mêmes interrogations du côté du consultant d'Europe 1 d'Éric Blanc. "Deschamps, on le connaît, c'est pas l'école du rire. Il ne veut pas prendre de but et ça se voit. Mais au fond, Matuidi sur la gauche contre le Pérou, ça n’a pas franchement fonctionné avec Hernandez", souligne-t-il. Il regrette le manque d'ambitions offensives des Bleus. "On n’a plus de côté gauche offensivement, on est une équipe qui défend. On n’a mis que trois buts en trois matches, c’est catastrophique ! On nous dit qu’on a les meilleurs joueurs offensifs du monde, qui jouent dans les plus grands clubs, et on a mis un but contre-son-camp, un penalty et un but casquette de Mbappé sur un tir contré", se désole Éric Blanc.