France-Belgique, c’est un peu un classique du football mondial. Pour preuve, les deux voisins se sont déjà rencontrés à 73 reprises - ou septante-trois, selon le côté du Quiévrain où l’on se trouve. Mais le match de mardi, à 20 heures à Saint-Pétersbourg, prendra assurément une place à part dans l’histoire des confrontations franco-belges. Car son vainqueur s’offrira ni plus ni moins qu’une finale de Coupe du monde. Sur le papier, difficile de dégager un favori, tant les équipes semblent solides, et tant elles ont fait bonne impression en huitièmes et en quarts de finale. Voici tout de même des éléments pour tenter de faire un pronostic.
Coupe du monde : préparez-vous à parler foot... comme un Belge !
Sur le total des confrontations, avantage Belgique. La Belgique est tout simplement l’adversaire que la France a le plus rencontré dans son histoire. Et ça ne s’est pas toujours bien passé. Sur 73 confrontations, les Bleus se sont ainsi inclinés à 30 reprises, pour 24 victoires et 19 matches nuls. Le bilan est donc à l’avantage des Diables rouges, qui ont d’ailleurs remporté le dernier match entre les deux équipes.
C’était le 7 juin 2015 en amical au Stade de France. La France était passée à deux doigts d’une cinglante humiliation. Grâce à Fellaini, deux fois, puis à Nainggolan et Hazard, la Belgique avait en effet mené 4-1 après 55 minutes de jeu. Deux buts tardifs de Fekir et Payet avaient permis de donner à la défaite un atour moins vexant. Mais cela reste la seule fois où les Bleus ont encaissé quatre buts dans leur jardin du Stade de France.
Sur les matches officiels, avantage France. Cela dit, sur les matches qui comptent, ce sont les Bleus qui ont le meilleur bilan, surtout lors des grandes compétitions. En Coupe du monde, France et Belgique se sont affrontées à deux reprises, pour deux victoires françaises : l’une en 1938 (3-1) en phase de poules, l’autre en 1986 pour la troisième place (4-2). A l’Euro, la seule confrontation a donné lieu à une démonstration des Bleus en 1984 en phase de groupe (5-0). Si l’on ajoute les matches comptant pour des éliminatoires des grandes compétitions, les deux voisins se sont défiés à 11 reprises, pour cinq victoires françaises, trois nuls et trois défaites.
Sur l’expérience, avantage France. Les demi-finales de Coupe du monde, l’équipe de France connaît. C’est la sixième fois qu’elle atteint ce stade de la compétition (après 1958, 1982, 1986, 1998, 2006). Seuls l’Allemagne (12), le Brésil (11) et l’Italie (7) ont fait mieux. Pour rappel, les Bleus se sont qualifiés deux fois pour la finale, en 1998 (victoire face au Brésil 3-0) et en 2006 (défaite face à l’Italie aux tirs au but).
Concernant la Belgique, c’est seulement la deuxième fois qu’elle est présente dans le dernier carré du Coupe du monde. La dernière fois, c’était en 1986, avec une défaite (2-0) face à l’Argentine et un doublé d’un certain Diego Maradona. C’est lors de cette édition que les Diables rouges avaient enregistré leur meilleur résultat lors d’un Mondial, avec une quatrième place finale.
La France solide devant… et derrière. C’est une équipe de France bien équilibrée que les Belges vont affronter à Saint-Pétersbourg. Si l’on excepte le match un peu fou contre l’Argentine en huitièmes de finale (4-3), les Bleus n’ont pas encaissé de buts lors de trois de leurs quatre derniers matches. Soit autant de fois sur lors des dix matches précédents. La France semble donc avoir trouvé, au meilleur moment, une grande solidité défensive.
Devant, c’est n’est pas mal non plus. En deux rencontres à élimination directe lors de ce Mondial, la France a ainsi marqué six buts, soit autant qu’en 1998 et 2006, lorsqu’elle avait atteint la finale. Par ailleurs, sur les six tirs cadrés des Bleus, en huitièmes et en quarts, il y a eu… six buts. Et puis la France possède en Antoine Griezmann un leader d’attaque pas forcément flamboyant mais particulièrement efficace. L’attaquant des Bleus restent ainsi sur 7 buts inscrits lors de ses 6 rencontres à élimination directe en grande compétition, à l’Euro 2016 et dans cette Coupe du monde. Il est par ailleurs, impliqué, sur ce seul Mondial, sur quatre buts lors des cinq derniers matches.
Belgique, une attaque de feu. Mais en face, la Belgique a aussi de sérieux arguments à faire valoir, surtout concernant l’attaque. Les Diables rouges ont déjà ainsi inscrits 14 buts en Russie. A ce stade de la compétition, seul le Brésil version 2002 a fait mieux (15 buts). En outre, le danger peut venir de partout, puisque pas moins de neuf joueurs différents des Diables rouges ont marqué au moins un but depuis le début de la compétition.
Les Bleus devront tout particulièrement se méfier d’un tandem. Romelu Lukaku d’abord. Sur les 13 derniers matches de son équipe, le colosse belge a marqué 17 buts et donné trois passes décisives. Eden Hazard ensuite. Le meneur de jeu de la Belgique est impliqué sur 14 buts lors des 14 derniers matches des siens, avec 8 réalisations et six passes décisives. "Deux grands joueurs", selon Guy Roux, "alors que la France n'en a même pas un", avait glissé le consultant d'Europe 1 samedi après la qualification de la Belgique.
Petite précision pour finir : les Belges ne sont pas non plus manchots en défense. Ils n'ont encaissé que trois buts depuis le début de la Coupe du monde. Enfin, ils restent invaincus depuis 24 rencontres (19 victoires, cinq nuls).
Mise à jour à 19h30 : le point sur les compositions
Mbappé et Matuidi titulaires, la surprise Dembélé côté belge. Didier Deschamps a concocté un onze classique, le même que contre l'Argentine en huitièmes de finale, avec Mbappé et Matuidi titulaires sur les côtés. A l'inverse, il y a une surprise dans la composition de la Belgique : Moussa Dembélé est titulaire au milieu, alors que le défenseur central Thomas Vermaelen est sur le banc.
Le 11 de l'équipe de France : Lloris (cap.) - Pavard, Varane, Umtiti, Hernandez - Pogba, Kanté - Mbappé, Griezmann, Matuidi – Giroud
Sélectionneur : Didier Deschamps
Le 11 de l'équipe de Belgique : Courtois - Alderweireld, Kompany, Vertonghen - Chadli, Witsel, Fellaini, Dembélé - De Bruyne, Lukaku, Hazard (cap.)
Sélectionneur : Roberto Martinez (ESP)