Respect. C'est sans doute le mot qui nous vient tout de suite à l'esprit après la performance d'Antoine Griezmann face à l'Uruguay (2-0), vendredi, à Nijni Novgorod. Le numéro 7 tricolore, bien qu'assez discret dans le jeu, a joué un rôle majeur - une passe décisive, un but - pour assurer aux Bleus une qualification pour le dernier carré de la Coupe du monde. Voilà pour le respect qu'on lui doit. De respect, il s'agit aussi quand le Français a décidé de ne pas célébrer son but, par égard pour ses "amis" uruguayens.
Meneur plutôt qu'attaquant. Griezmann se savait très attendu après un début de compétition timide, pour ne pas dire plus. Contre la Celeste, l'attaquant de l'Atlético de Madrid a touché beaucoup de ballons (81), mais rarement dans la surface. En véritable meneur de jeu, il a d'abord tenté de peser par des déviations et des combinaisons, notamment avec Paul Pogba. Problème : il a eu beaucoup de déchet. À la pause, son compteur affichait ainsi 73% seulement de passes réussies.
D'abord passeur... Il a finalement fallu attendre la 40e minute pour le voir dans ses œuvres. Son coup franc, parfaitement botté depuis la droite, a atterri sur la tête de Raphaël Varane, auteur de l'ouverture du score (1-0).
... Puis buteur. Après ses deux réalisations sur penalty contre l'Australie en poules et l'Argentine en huitièmes, "Grizou" a cette fois marqué dans le jeu, d'une frappe du gauche à la 61e minute (2-0), bien aidé il est vrai par les mains molles de Fernando Muslera… Et "Grizou" de faire profil bas au moment de célébrer son troisième but dans la compétition. "C'était par rapport à mes amis uruguayens (notamment Diego Godin ou Jose Maria Gimenez, ndlr). Ils m'ont beaucoup aidé a à mes débuts à l'Atlético. C'était du respect pour eux".
Souvent à l'heure aux grands rendez-vous. Grâce à son troisième but dans la compétition, Griezmann, remplacé en fin de match par Nabil Fekir, rejoint son compatriote Kylian Mbappé au classement des buteurs. Mais la statistique qui plaide le plus pour lui est la suivante : le natif de Mâcon a inscrit sept buts lors de ses six derniers matches à élimination directe avec les Bleus.
Certes, ce n'est pas le "Grizou" de l'Euro 2016, mais l'attaquant tricolore, élu homme du match, a prouvé qu'il était souvent au rendez-vous des grands matches. La France aura au moins besoin de ça mardi prochain en demi-finales, contre la Belgique ou le Brésil. Ses mots après la rencontre, empreints de sérénité, sonnent d'ailleurs comme une promesse : "Il faut être tranquille."