Après le temps du séisme, voici venu celui des secousses économiques. Pour une partie des entreprises françaises, le Japon constitue un marché important. Ainsi, depuis trois jours, certaines firmes de l’Hexagone sont confrontées, à différents niveaux, aux conséquences économiques du séisme et du tsunami.
Les fleurons automobiles souffrent
En tête des entreprises françaises les plus exposées figurent les constructeurs automobiles. Renault subit notamment le contrecoup de la fermeture des quatre usines d’assemblage de son partenaire Nissan (qui fabrique 22% de ses véhicules au Japon), décidée au lendemain du séisme. Toyota et Honda ont également suspendu leur production sur l’archipel, occasionnant une chute vertigineuse de leurs titres respectif à la Bourse de Tokyo, à 7,93% et 6,5%.
En raison des incertitudes concernant son approvisionnement en pièces détachées, Mitsubishi, le partenaire japonais de PSA Peugeot Citroën, devrait arrêter temporairement sa production dans l'archipel. A noter que les modèles Ion et C-Zéro électriques de PSA, dérivés de l'iMiev de Mitsubishi, sont fabriqués sur le sol japonais.
L'équipementier automobile Valeo a pour sa part accru récemment son exposition au Japon en rachetant Niles, spécialiste nippon des commandes au volant. Aucune annonce faisant état d’une fermeture temporaire n’a toutefois filtré.
Le secteur du luxe lui aussi affecté
Le secteur du luxe subit également les effets du séisme, car les Nippons représentent environ 10 % du marché mondial, estimé à 170 milliards d'euros. L'archipel est le deuxième marché mondial du luxe après les Etats-Unis, au coude-à-coude avec la Chine.
Côté français, pour Hermès, le Japon constitue le premier marché (19% du chiffre d'affaires), tandis que pour LVMH, il représente 9% des ventes. Le pôle luxe de PPR réalise quant à lui 16% de son chiffre d'affaires au Japon. Toutefois, d’après les statistiques du Comité Colbert, le marché.
L’image du nucléaire entachée
Victime des problèmes rencontrés dans plusieurs centrales japonaises, la filière nucléaire française pourrait souffrir quant à elle de la frilosité des spéculateurs. Areva ne construit pas de réacteur au Japon, mais y vend du MOX, un combustible nucléaire fabriqué à partir de plutonium et d’uranium.
Conséquence de la polémique sur les marchés, à la mi-journée, le titre Areva perdait plus de 9% à la Bourse de Paris. Outre Areva, c’est l'ensemble de la filière nucléaire française qui pourrait toutefois souffrir d'un regain de défiance.
Les firmes d’électronique en partie paralysées
A l’échelle française et mondiale, c’est principalement le secteur des composants électroniques qui se trouve durement lésé. Les entreprises japonaises produisent en effet 20,8 % des semi-conducteurs exportés dans le monde. Or, la désorganisation de la production et des transports consécutive au tsunami risque de provoquer une interruption des livraisons durant les deux prochaines semaines.
Fait majeur, Sony, qui fournit 10% des batteries d’ordinateurs portables dans le monde, a fermé huit usines où sont fabriquées des diodes lasers pour DVD et des consoles PlayStation.