Pénurie. "Soldes exceptionnels, à partir de - 50% sur tout le magasin". C'est ce que peuvent lire les clients des 26 boutiques Virgin Megastore depuis lundi. L'enseigne, en redressement judiciaire, a mis en place des soldes monstres pour tenter de remplir au maximum sa trésorerie avant une éventuelle faillite. Et le succès est au rendez-vous. La razzia sur les produits est d'une ampleur telle que les stocks sont quasi vides. Et que le groupe a dû écourter l'opération. Prévue durant 15 jours à la base, elle s'arrêtera finalement mercredi soir. Car le magasin, qui a encore malgré tout une chance de survie, risque de se retrouver dépourvu de toute chose à vendre, à la grande inquiétude des salariés.
Triste photo de la fin d'un grand Magasin #Virgin RT @elodie_herve: Sur les Champs Elysées, #Virgin se vide... twitter.com/elodie_herve/s…— Arnaud Tousch (@nanotousch) 14 mai 2013
Pourquoi de tels soldes ? Croulant sous une dette de 100 millions d'euros, Virgin Megastore est en redressement judiciaire depuis le 13 janvier. Les repreneurs potentiels ont jusqu'au 23 mai pour se faire connaitre. S'il n'y en a pas, l'enseigne sera placée en liquidation judiciaire. Des repreneurs peuvent également se manifester pour reprendre tel ou tel magasin en France. L'organisation des soldes peut servir à rembourser une partie des dettes, ou à financer un plan social par exemple. Le groupe n'a pas encore précisé quelle utilité il allait leur donner.
#Virgin#Rennes. Les rayons informatiques et consoles vides en 1h twitter.com/SamuelNohra/st…— Samuel Nohra (@SamuelNohra) 13 mai 2013
Cris et piétinements. Des milliers de clients se sont rués dans les magasins après avoir appris le lancement d'une telle braderie, par bouche à oreille ou par mail notamment, pour les abonnés. "Ce matin, à l'ouverture, deux cents personnes se sont bousculées dans les escaliers. Il y a eu des cris, des piétinements...", raconte par exemple au Monde Alexandre, vendeur au boulevard Montmartre, à Paris. À Marseille, selon les informations d'Europe1.fr, la police est même intervenue mardi après-midi pour sécuriser la fermeture et éviter les débordements.
Les salariés inquiets. "Suite à l'engouement suscité par nos soldes exceptionnels, nous sommes contraints d'arrêter cette opération dès le mercredi 15 mai au soir", au lieu du 25, a écrit le groupe, mercredi sur son site internet. Il était temps, doivent souffler certains. Car la pénurie approchante commençait à inquiéter les salariés. "S'il n'y a plus rien à vendre, comment allons-nous rester ouverts jusqu'au mois de juin ?", s'est ainsi interrogé Laurent Degousée, délégué syndical SUD Commerce cité par Le Monde. "Après, on ne recevra plus de marchandises, que va-t-on-faire? ", s'était demandé, mardi dans 20 Minutes, Stéphane, vendeur à Bordeaux. Les salariés du groupe vont devoir tenir au moins jusqu'au 23 mai avec ce qui leur reste de produits à proposer. En croisant les doigts pour que cette razzia ne soit pas la dernière.