Les téléphones de milliers d'habitants du sud de la France ont retenti ce vendredi matin, en raison d'un exercice d'alerte tsunami organisé par les services de l'État dans les neuf départements du littoral méditerranéen. Mais une vague de plusieurs mètres de haut pourrait-elle déferler sur nos côtes ? Oui, selon un sismologue.
Une alerte tsunami a retenti ce matin sur les téléphones de milliers d'habitants du littoral méditerranéen. Un exercice grandeur nature, organisé par les services de l'État via son système FR-Alert dans les neuf départements du sud de la France, à savoir les Alpes-Maritimes, le Var, les Bouches-du-Rhône, le Gard, l'Hérault, l'Aude, les Pyrénées-Orientales, la Haute-Corse et la Corse-du-Sud. L'objectif : tester ce dispositif et sensibiliser la population sur les bons réflexes à adopter en cas de risque tsunami avéré.
>> LIRE AUSSI - Pourquoi vous allez recevoir une alerte tsunami ce vendredi si vous habitez dans le Sud
S'il s'agissait cette fois-ci d'un simple test, le risque tsunami est réel en Méditerranée . Selon l'Unesco , la probabilité pour qu'une vague de plus d'un mètre déferle sur les côtes méditerranéennes dans les 30 prochaines années est proche de 100%. Cela est lié aux mouvements des plaques tectoniques au nord de l'Afrique et en Méditerranée, qui provoquent des tremblements de terre sous-marins, à l'origine des tsunamis.
"Il y a déjà eu des tsunamis dans le passé et il y en aura de nouveau dans le futur"
D'autant que les côtes méditerranéennes ont déjà été touchées par des vagues de plusieurs mètres de haut. Le 21 mai 2003, l'Algérie a été touchée par des vagues de 1 à 3 mètres, provoquées par le séisme de Boumerdès de magnitude 6,9. Du côté du littoral français, le dernier tsunami observé remonte à 1887, avec des vagues jusqu'à 2 mètres de haut enregistrées entre Cannes et Antibes, comme le rapporte le site du Cenalt, le centre d'alerte des tsunamis .
"Il y a déjà eu des tsunamis dans le passé et il y en aura de nouveau dans le futur. On estime que ce type d'événement peut avoir lieu toutes les quelques centaines d'années, voire un petit peu plus", affirme Pascal Roudil, responsable du Cenalt, au micro d'Europe 1. "On estime au maximum pouvoir avoir des vagues de 1 à 3 mètres de haut, ce qui est déjà conséquent pour nos côtes, surtout la Méditerranée qui a des marées qui sont très modérées."
Une prévention nécessaire
S'il est donc certain qu'un tsunami se produira de nouveau en Méditerranée, il est beaucoup plus difficile de prédire sa puissance. "La pénétration à l'intérieur des terres dépend de l'ampleur et de la hauteur du tsunami. Les dégâts matériels ou humains vont dépendre du courant", détaille le sismologue.
Pour Pascal Roudil, prévenir et sensibiliser la population à ce genre de risques est une nécessité. "La population n'est pas toujours au courant de ce risque, donc c'est d'autant plus important que des exercices soient pratiqués pour pouvoir avoir de la résilience et faire en sorte qu'elle soit la plus en sécurité et la plus aguerrie possible à réagir efficacement en cas de risque", insiste-t-il.