Evacuation d'un campement des anti-A69 : des gendarmes dans le dernier bastion d'opposants, premières coupes d'arbres

© MATTHIEU RONDEL / AFP
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avec AFP

Plusieurs dizaines de gendarmes se trouvaient lundi sur le dernier terrain du tracé de l'A69 occupé par des opposants, en Haute-Garonne, pour procéder à leur évacuation et superviser des coupes d'arbres, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les forces de l'ordre sont entrées dans le calme, vers 09h30, dans l'enceinte de cette propriété de quelque 8.000 m2, située à Verfeil, à environ 25 km de Toulouse, où plusieurs opposants, qui se désignent sous le nom d'"écureuils", sont perchés sur des cabanes installées dans de grands arbres.

En début d'après-midi, des employés du concessionnaire de la future autoroute, Atosca, ont abattu de premiers arbres à l'aide de tronçonneuses et d'une pelleteuse, sous les huées des occupants de la ZAD (Zone à défendre) qui criaient "assassins" ou "soutien aux écureuils" et étaient maintenus hors des zones de travaux par les gendarmes.

Les grands arbres de cette propriété sont les derniers à devoir être coupés pour que les opérations de déboisement nécessaires à la continuation du chantier soient complètement achevées sur l'ensemble du tracé, dans les deux départements — Haute-Garonne et Tarn  — qu'il couvre. Au tout début du mois de septembre, une autre ZAD avait été démantelée sur la commune de Saïx (Tarn), et tous ses arbres abattus.

"C'est le capitalisme qui écrase la nature encore une fois"

Dans un arrêté d'autorisation de vol d'un drone pour capter des images, publié dimanche, la préfecture de Haute-Garonne évoquait pour lundi "une opération de gendarmerie visant à procéder à l'évacuation des occupants sans droit ni titre de la ZAD du Verger, à Verfeil, située sur le tracé du chantier de l'A69".

Cette propriété était jusqu'ici habitée par Alexandra Dupont, locataire de 44 ans, qui a rendu les clés de l'endroit lundi à la mi-journée à Atosca, devenu propriétaire de l'endroit. "On est là pour assurer la sécurité de Mme Dupont et de tout le monde", a déclaré à l'AFP le colonel Stéphane Dallongeville, l'un des responsables de l'opération en cours.

 

Avant l'arrivée des forces de l'ordre sur le site, une jeune opposante à l'autoroute, sous couvert d'anonymat et masquée, a indiqué à l'AFP être "concentrée, indignée, angoissée, triste et en colère en même temps" face à l'intervention programmée des gendarmes.

"C'est le capitalisme qui écrase la nature encore une fois", a-t-elle estimé. Le lieu-dit du Verger constitue le dernier campement d'opposants sur le tracé prévu des 53 km de cette autoroute controversée, qui doit relier Toulouse à Castres, et contre laquelle se mobilisent depuis des mois des militants écologistes.