Après la prolongation pour 10 ans de l'autorisation du glyphosate par la Commission européenne, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a affirmé vendredi qu'il aurait préféré "un vote contre plutôt qu'une abstention" de la France.
"À titre personnel, j'aurais évidemment préféré que puisque nous étions opposés à cette décision, cela prenne la forme d'un vote contre plutôt qu'une abstention", a déclaré Christophe Béchu sur France Inter, qualifiant au passage de "dinguerie" la position de la Commission de réautoriser "tous les usages du glyphosate pendant 10 ans sans limites". Le ministre a expliqué que la France a "essayé de trouver une position alternative à la position européenne (...) avec un certain nombre de pays".
"17 pays ont voté en faveur de la position de la commission et on a, y compris pour les raisons diplomatiques, voté comme les Allemands (...) pour faire en sorte de continuer à trouver des alliés sur ce sujet", s'est-il justifié. "Il faut savoir qu'une abstention, ça vaut vote contre", a-t-il aussi souligné. Arithmétiquement, le seul vote de la France n'aurait de fait pas suffi à faire pencher la balance.
Le "manque de courage" de la France pointée du doigt
Plusieurs organismes, partisans ou opposants au glyphosate, ont reproché jeudi à la France son "manque de courage" pour s'être abstenue lors du vote à Bruxelles permettant à la Commission européenne la décision de renouveler l'autorisation du désherbant pour 10 ans.
Fidèle au précepte répété inlassablement par le ministre de l'Agriculture depuis plusieurs mois, "pas d'interdiction sans solution", le gouvernement n'avait pas voté contre la proposition de la Commission. La France avait toutefois proposé des restrictions à l'usage de l'herbicide. La Commission ne les ayant pas retenues, le gouvernement n'a pas non plus souhaité voté en faveur de l'autorisation telle que proposée par la Commission.
"La France va continuer à interdire des usages du glyphosate"
"Ce vote ne va rien changer pour nous, la France va continuer à interdire des usages du glyphosate et à restreindre son utilisation", a affirmé le ministre de la Transition écologique. "On a interdit tous les usages pour les particuliers, pour les collectivités locales et on travaille avec la profession agricole pour peu à peu (...) limiter ou interdire l'utilisation de ce produit", a-t-il ajouté.