Les agriculteurs sinistrés en novembre par les tempêtes et les inondations en Bretagne, en Normandie et dans les Hauts-de-France pourront bénéficier d'un "fonds de 80 millions d'euros", a annoncé mercredi le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau. "Pour ce qui est du monde agricole - je cumule Bretagne, Normandie, Hauts-de-France (...) - c'est un fonds de 80 millions d'euros qui permettra de couvrir à la fois les pertes de récolte mais aussi les pertes d'investissement qui ne seraient pas couvertes par les sujets d'assurance", a déclaré le ministre sur France Info. "On a fait un fonds qui permet d'éviter (...) les trous dans la raquette" dans l'indemnisation des dégâts, a ajouté Marc Fesneau.
"Jusqu'à 65% de l'investissement éligible"
Les tempêtes Ciaran et Domingos, puis les précipitations qui ont fait déborder des cours d'eau dans les Hauts-de-France, affectent durement les agriculteurs de ces régions, qui ont eu des serres arrachées, des bâtiments inondés ou des cultures sous les eaux. Un "fonds exceptionnel de soutien" pour les agriculteurs avait été évoqué lors d'un déplacement mardi dans le Pas-de-Calais du chef de l'État Emmanuel Macron, sans qu'un montant soit communiqué. Ce fonds "pourrait s'élever à 80 millions d'euros" afin de soulager la trésorerie des agriculteurs les plus en difficulté et aider à racheter du matériel, a précisé le cabinet de Marc Fesneau mercredi à l'AFP.
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L'Etat pourra ainsi financer "jusqu'à 65% de l'investissement éligible" pour "remplacer rapidement les outils de production détruits par les événements climatiques, pour un redémarrage d'activité des exploitations concernées". Quant à l'aide à la trésorerie, "pour une plus grande souplesse, celle-ci sera à la main des préfets et permettra d'apporter une réponse aux situations de grande fragilité".
"200 bovins" noyés
Sur France Info, Marc Fesneau a rapporté qu'"une centaine" d'exploitations du nord de la France avaient des "bâtiments inondés mais il y a aussi (...) des cultures inondées". Il a indiqué que "200 bovins" avaient péri, "noyés par la montée des eaux trop brutale" et qu'il y avait, "sans doute, "plusieurs milliers d'hectares" de cultures de betterave à sucre qui "ne pourront pas être récoltées". "A partir de la décrue, on aura une vision plus complète de l'étendue des dégâts", a souligné le ministre. Marc Fesneau est attendu jeudi et vendredi en Bretagne où Emmanuel Macron avait assuré début novembre que l'état de catastrophe naturelle serait activé "partout où on pourra le faire".
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Mais à la différence des Hauts-de-France, aucune commune bretonne n'a été classée en catastrophe naturelle au motif que les sinistres liés au vent n'entrent pas dans ce régime, contrairement aux inondations, a expliqué Florence Lustman, présidente de France Assureurs, mardi sur RTL. "Ça n'empêchera pas qu'en Bretagne aussi les risques ou les dégâts soient couverts, c'est seulement pas le même mécanisme", a déclaré le ministre de l'Agriculture mercredi matin.
Le cadre de l'indemnisation des calamités agricoles a changé cette année. Les agriculteurs ayant souscrit une assurance récolte doivent être mieux et plus rapidement indemnisés que les autres, et ce pour inciter la profession à s'assurer alors que les experts s'attendent à une multiplication des sinistres avec le changement climatique.