Les inondations meurtrières en Espagne nous montrent une fois de plus la violence du changement climatique et l'importance de préserver la biodiversité de la planète. Un message qu'ont renouvelé les responsables européens ce jeudi depuis la COP16 biodiversité en Colombie.
Les inondations meurtrières en Espagne montrent aussi l'étendu du mal que l'humanité s'inflige en détruisant la nature, ont déclaré jeudi des responsables européens depuis la COP16 biodiversité en Colombie où les négociations sont dans l'impasse à l'avant-dernier jour.
"Une chance d'agir"
"Si nous agissons sur la biodiversité, nous pouvons au moins amortir certains des impacts climatiques", a déclaré Florika Fink-Hooijer, directrice générale Environnement de la Commission européenne, lors d'une conférence de presse à Cali où se tient la 16e Conférence de la Convention des Nations unies sur la biodiversité .
L'imperméabilisation des sols et la destruction des zones humides aggravent les inondations, elles-mêmes accentuées par le changement climatique, et qui à leur tour détruisent les forêts, alliées de l'humanité contre le réchauffement de la planète. "Des écosystèmes sains seront tellement importants pour amortir et contrer l'impact du changement climatique" et "à cette COP nous avons une chance d'agir", a ajouté Mme Fink-Hooijer.
L'eurodéputé espagnol Cesar Luena a remercié les délégués "pour toutes les manifestations de solidarité lors de ce sommet", alors que le bilan non-définitif des inondations a dépassé les 150 morts.
Une présidence trop timorée qui inquiète ou pousse à la résignation
La COP16, censée se conclure vendredi, a pour mission de rehausser les timides efforts du monde pour appliquer une feuille de route adoptée il y a deux ans pour stopper la destruction du vivant . Cette feuille de route, l'accord de Kunming-Montréal, a fixé 23 objectifs à atteindre d'ici 2030 pour résoudre la crise de la nature, menacée par la déforestation, la surexploitation, le changement climatique, etc.
L'accord prévoit de porter à 200 milliards de dollars d'ici 2030 les dépenses annuelles mondiales pour la nature. Sur ce montant, les pays développés se sont engagés à porter leur aide annuelle à 30 milliards de dollars à cette date (contre environ 15 milliards en 2022, selon l'OCDE). Mais la manière de mobiliser cet argent et de le distribuer est le point dur du sommet, organisé dans une vallée luxuriante des Andes, proche des territoires de la guérilla colombienne.
>> Retrouvez toute l'actualité liée à l'environnement ici
Aucune décision majeure n'a été adoptée et la discrétion de la présidence colombienne, chargé de dessiner des compromis, suscite l'inquiétude ou la résignation parmi plusieurs participants interrogés par l'AFP. Les pays en développement réclament la création d'un nouveau fonds, sous l'autorité de la COP biodiversité, à leur yeux plus respectueuse de leurs droits que les fonds multilatéraux actuels, comme le Fonds mondial pour l'Environnement (FEM), jugés difficiles d'accès et inéquitables.
En face, les pays riches, en particulier l'Union européenne en l'absence des Etats-unis, non signataires de la Convention, jugent contre-productif la multiplication des fonds multilatéraux qui fragmentent l'aide financière internationale sans apporter d'argent frais, à trouver selon eux du côté du privé et des pays émergents.