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Lionel Gougelot (correspondant dans le Nord) / Crédits photo : NICK GAMMON / AFP
Face aux épizooties touchant moutons, brebis et bovins en France, les principaux syndicats et associations d'éleveurs ont appelé l'État à prendre en charge et commander "en masse" des vaccins. Depuis la semaine dernière, le nombre de cas de fièvre catarrhale a littéralement explosé. À Saint-Aubin, Europe 1 est allée à la rencontre d'un éleveur très inquiet pour ses animaux…
REPORTAGE

Le nombre de foyers de fièvre catarrhale ovine recensés en France explose. Jeudi, le ministère de l'Agriculture en dénombrait près de 700. Une fois contaminés, les animaux affichent de forte fièvre. Une campagne massive et gratuite de vaccination a été lancée à la mi août. Mais ça ne va pas assez vite pour les principaux syndicats et associations d'éleveurs, notamment dans le Nord, un département particulièrement touché. À Saint-Aubin, près d'Avesnes-sur-Helpe, Europe 1 est allée à la rencontre d'un éleveur très inquiet pour ses moutons et brebis…

 

Dans l'étable de ses moutons, dont François Marans nous ouvre la porte, une vingtaine de bêtes s'y trouvent allongées, visiblement affaiblies. Et pourtant, comme les 250 moutons de son cheptel, elles ont toutes été vaccinées la semaine dernière. "On voit ces animaux qui sont anormalement calmes, qui bavent, qui se lèvent moins, les oreilles tombantes. On n'aime pas voir nos animaux comme ça. On ne les élève pas pour les voir dans cet état-là", se désole-t-il.

 

Une campagne de vaccination trop tardive

Ici, près de la Belgique d'où l'épidémie est arrivée, la crainte de l'éleveur, c'est que cette campagne de vaccination ait été lancée trop tardivement. "Il ne fallait pas attendre que la maladie soit sur le territoire français pour réagir. Parce que finalement, c'est toujours les frontaliers qui sont en première ligne. Et on aurait voulu avoir ces armes vaccinales un peu plus tôt", s'agace-t-il. François a déjà perdu huit moutons depuis deux semaines, sans aucune visibilité sur une éventuelle indemnisation pour sa perte de revenus.

"Là, on a la tête dans le guidon, on a deux heures de boulot de plus tous les jours pour faire le tour de tous les animaux et puis voir s'ils ont besoin de soins individuels", décrit l'éleveur. Avec l'angoisse chaque matin de découvrir un cadavre de brebis dans l'une de ses pâtures ou dans l'étable.