Une plage sur cinq régulièrement polluée par des bactéries, selon une association

© Serge Tenani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Selon une étude publiée par l'association Eau et Rivières de Bretagne, une plage française sur cinq est régulièrement polluée par des bactéries. Au total, 3 plages sont "à éviter" et 316 "déconseillées" sur les 1.854 plages de l'Hexagone et de la Corse. Les plages les plus mal classées se trouvent dans les Alpes-Maritimes, le Nord, le Pas-de-Calais, le Calvados et la côte nord de la Bretagne.

Une plage française sur cinq est régulièrement polluée par des bactéries et 5% d'entre elles sont "à éviter", selon une étude publiée vendredi par l'association Eau et Rivières de Bretagne (ERB), qui réclame un meilleur encadrement des pollutions agricoles. Au total, 93 plages (5,02%) sont "à éviter" et 316 "déconseillées" (17,04%) sur les 1.854 plages de l'Hexagone et de la Corse, d'après le classement de l'association bretonne, publié sur le site labelleplage.fr. À l'inverse, la baignade est "recommandée" pour 690 plages (37,2%) et "peu risquée" pour 755 (40,7%).

Les plages les plus mal classées se trouvent dans les Alpes-Maritimes, le Nord, le Pas-de-Calais, le Calvados et la côte nord de la Bretagne. Des plages de Landunvez (Finistère), Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) ou Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) occupent la queue du classement. Les mieux classées se situent sur la façade Atlantique, en Occitanie et en Corse, avec des plages de Lège-Cap-Ferret (Gironde), Palavas-les-Flots (Hérault) ou Etel (Morbihan) dans le peloton de tête.

 

L'association a élaboré ce classement en se fondant sur les résultats d'analyses officielles, dont elle a tiré un nouvel indicateur, plus précis selon elle que celui publié par le ministère de la Santé (baignades.sante.gouv.fr).

"Risque pour les baigneurs"

"On a essayé de concevoir un autre classement avec les mêmes données. Car beaucoup de plages sont classées bonnes ou excellentes alors même qu'elles subissent des pollutions", a expliqué à l'AFP Christophe Le Visage, vice-président d'ERB. "Avec les concentrations de bactéries qu'on observe sur certaines plages, il y a des risques pour les baigneurs", observe-t-il.

L'association attribue une note sur 100 à chaque plage en évaluant le risque sanitaire pour chaque prélèvement effectué par les autorités : si 10% des prélèvements sont classés "moyen" ou "mauvais", la note est de 90. Ce classement crée ainsi quatre catégories de plages, où la baignade est "recommandée" (note égale ou supérieure à 95), "peu risquée" (entre 85 et 95), "déconseillée" (de 70 à 85) et "à éviter" (inférieure à 70).

L'association réclame plus d'information et de surveillance de la qualité des eaux de baignade et un meilleur encadrement des effluents d'élevage. "On investit des millions d'euros dans l'assainissement, alors que beaucoup de plages polluées sont situées dans des zones où il y a peu de touristes et peu d'urbanisation, comme en Bretagne Nord", remarque Christophe Le Visage, qui estime qu'une soixantaine de plages bretonnes sont touchées par des pollutions dues au lisier épandu dans les champs. "En termes de bactéries, un cochon c'est l'équivalent de trente humains", souligne-t-il.

À Landunvez, sur la côté nord du Finistère, où cinq plages sont classées "à éviter" ou "déconseillées", c'est la multiplication des élevages de porcs qui est régulièrement pointée du doigt par les associations de défense de l'environnement.

Une porcherie de 12.000 cochons a notamment été autorisée dans cette commune de 1.500 habitants, en dépit de plusieurs décisions de justice annulant son extension. Selon les chiffres du ministère de la Santé, 92,4% des sites de baignade en eau de mer étaient classés d'excellente ou de bonne qualité en 2022.