Environ 150 personnes ont participé jeudi soir à Bordeaux, à l'appel d'une association locale, à un rassemblement impromptu de solidarité avec la ministre de la justice Christiane Taubira, visée par des insultes racistes, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le rassemblement sur le parvis des droits de l'homme, devant le palais de justice, a été convoqué "en quelques heures", par internet et téléphone, par la Fondation du Mémorial de la Traite des Noirs, après l'émotion suscitée par la Une du journal Minute mercredi, a expliqué son président Karfa Diallo, qui milite pour entretenir la mémoire du passé de traite négrière à Bordeaux.
"Ce pays n'est pas un pays raciste; c'est ma conviction, mon sentiment et mon vécu", a affirmé Karfa Diallo. Mais il a dénoncé la responsabilité de politiques qui ont "instrumentalisé la terminologie d'extrême-droite, permettant de libérer la parole" et d'attaquer une ministre sur sa couleur de peau.
Quelques élus locaux, de gauche, du centre, ou représentants de la municipalité UMP, se sont joints au rassemblement, auquel le président PS de la Communauté urbaine de Bordeaux, Vincent Feltesse, a demandé de "sortir du registre de l'émotion" pour se focaliser vers "les valeurs que l'on peut porter", vers "un discours républicain construit dans le temps".
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