40% des paquets en circulation ne proviennent pas d’un tabac : le marché des fausses cigarettes explose en France

© CHARLY TRIBALLEAU / AFP
  • Copié
Jean-Baptiste Marty / Crédit photo : CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Plusieurs personnes vont être jugées, ce jeudi, pour une affaire de contrefaçon et de contrebande de cigarettes. Une importante affaire de criminalité organisée transnationale, avec un trafic qui alimentait l’un des plus importants points de deal de Paris avec des reventes massives sur les réseaux sociaux chinois.

C’est un procès qui illustre l’essor du phénomène. Plusieurs personnes vont être jugées, ce jeudi, devant le tribunal judiciaire de Bobigny, pour une affaire de contrefaçon et de contrebande de cigarettes. Une importante affaire de criminalité organisée transnationale, avec un trafic qui alimentait l’un des plus importants points de deal de Paris avec des reventes massives sur les réseaux sociaux chinois.

Aujourd'hui, les réseaux explosent avec 40% des cigarettes en circulation en France qui ne proviennent pas d'un buraliste. Un chiffre qui a doublé en l'espace de 10 ans. C'est à l'abri des regards, mais à proximité - en Belgique, en Espagne, mais aussi en France - que les fausses cigarettes sont confectionnées, comme l'explique Daniel Bruquel, chef du service prévention du commerce illicite chez Philip Morris France. "Ce sont des hangars installés dans des zones industrielles. Ils installent des lignes de production où ils vont fabriquer des paquets de contrefaçon toute la journée pour ensuite les écouler via des systèmes de grossistes et de sous grossistes". 

400 millions de paquets illicites consommés en France en 2022

Les cigarettes sont ensuite distribuées, via réseaux criminels, aux vendeurs à la sauvette, aux sorties de métros, mais aussi dans les épiceries de nuit dans les grandes villes. Un business juteux pour les réseaux criminels qui profitent des prix élevés du tabac en France. 

Ils proposent ainsi des prix attractifs pour attirer de nouveaux consommateurs puisque leurs paquets sont vendus entre 3 et 4 euros, contre plus de 10 euros chez le buraliste. Et malgré l’amende de 135 euros encourue, les consommateurs de ces cigarettes contrefaites augmentent chaque année. En 2022, 400 millions de paquets illicites ont été consommés en France, ce qui représente, pour les réseaux criminels, un chiffre d’affaires total d’environ 2 milliards d'euros.