Un cinéma associatif, situé dans le quartier populaire de Moulins à Lille, refuse d'accueillir le 11 janvier prochain une soirée d'hommage aux victimes des attentats de "Charlie Hebdo" et de l'Hyper Cacher, déclenchant l'ire de l'organisateur.
Pour les 10 ans de ces attaques terroristes islamistes, le Printemps Républicain, association qui défend la laïcité et lutte contre l'islam politique, avait prévu une soirée d'hommage dans un cinéma associatif de Lille . Après un accord de principe, le conseil d'administration du cinéma l’Univers a finalement refusé d'accueillir l'événement.
La soirée de commémoration était organisée autour d’une exposition d’une cinquantaine de dessins de Charb, ainsi que la diffusion du film documentaire sur la plaidoirie de Richard Malka lors du procès de l’attentat contre Charlie Hebdo. La soirée d’hommage aux victimes de janvier 2015 n'aura jamais lieu, la direction du cinéma jugeant cette présentation "tendancieuse". Un terme qu'elle récuse, ajoutant dans un mail transmis à l’association qui organisait l’événement en partenariat avec le Printemps Républicain, que ces présentations seraient de nature à susciter des débats houleux, des désaccords et des mécontentements.
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"Les anti-Charlie veulent nous faire taire"
Ce refus est aussi justifié par les prises de position controversées du Printemps Républicain, qui ne serait pas en accord avec la ligne politique du lieu. Mais les membres de l'association contestent une décision arbitraire. "Les anti-Charlie veulent nous faire taire" dénonce Sophie Taïeb, responsable locale du Printemps Républicain. "Là on est vraiment face à des gens proches de l’extrême gauche qui défendent le communautarisme et qui, quand on leur parle de laïcité entendent islamophobie, ce mot qui ne veut rien dire. Ils refusent que l’on ait la parole et ils refusent de venir pour qu’on en discute face à face tranquillement", déplore-t-elle.
"Avec ces gens-là, c'est : tu n'es pas d’accord avec moi, tu n’existes pas. Et ce qu’ils nous disent, c’est que le Printemps Républicain qui a des positions controversées, sans préciser lesquelles, n’a pas le droit de présence dans ce cinéma". La direction de l’Univers qui n’a pas répondu à la sollicitation d’Europe 1 a expliqué au journal La Voix du Nord que le Printemps républicain "souhaitait inviter plusieurs personnes qui vivent sous protection policière constante. "Il aurait fallu un service de sécurité conséquent que nous ne pouvions pas assumer. Nous n’avions aucune garantie quant au bon déroulement de cette soirée". Le Printemps Républicain cherche désormais un autre endroit pour organiser cette soirée d’hommage… "Si on renonce, on assassine les victimes une deuxième fois", selon Sophie Taïeb.