Affaire des viols de Mazan : à l'ouverture du procès, Gisèle et son ex-mari, confrontés pour la première fois

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Nina Pavan (correspondante dans le Vaucluse) / Crédits photo : Benoit PEYRUCQ / AFP

Lundi s'ouvrait à Avignon un procès aussi hors-norme que sordide : celui de l'affaire des viols de Mazan. Durant dix ans, Giselle Pélicot a été droguée par son mari et violée par plusieurs dizaines d'hommes qu'il recrutait sur internet. Pour la première fois depuis quatre ans, la victime et son ex-mari se sont retrouvés face à face.

Dominique Pélicot et son ex-femme Gisèle ne s'étaient pas revus depuis 2020, lorsque les enquêteurs avaient découvert les vidéos des viols. Elle a regardé droit dans les yeux cet homme qu'elle a longtemps considéré comme un mari parfait. Depuis ce lundi , lui et 51 hommes sont jugés pour viol aggravé dans une première journée d'audience consacrée à l'appel des accusés. Certains comparaissent libres, d'autres, 18 au total, sont en détention provisoire.

Moment d'appréhension

Première victoire pour la victime : pas de huis clos. Ce procès sera public. Car aujourd'hui, elle compte bien faire face à son mari, assis dans le box des accusés, comme l'explique son avocat maître Stéphane Babonneau. "Évidemment, le fait de revoir son ex-époux était un moment intense pour toute la famille, un moment d'appréhension. Mais aujourd'hui, elle souhaite s'exprimer et elle prendra le temps de le faire", a-t-il déclaré.

Mais dans ce procès, 51 autres hommes comparaissent. Ils remplissent presque entièrement la salle d'audience : des plombiers, ambulanciers ou chauffeurs poids lourds de tous âges. Et pour l'avocate du principal accusé, maître Béatrice Navarro, l'enjeu sera de comprendre le passage à l'acte. "Ça peut être aussi le procès, à mon sens, de savoir les raisons pour lesquelles des hommes lambda qui ont des vies normales, qui ont des vies construites, comment ils sont arrivés dans cette chambre", estime-t-elle.

Aujourd'hui, la cour va lire le rapport : la liste des 92 viols dont a été victime Gisèle Pélicot. Mercredi, c'est elle, la victime, qui pourra raconter son calvaire.