L'ancien anesthésiste de Besançon Frédéric Péchier, poursuivi pour l'empoisonnement de 30 patients, dont 12 mortels, ne fera pas appel de son renvoi aux assises, a indiqué mardi à l'AFP son principal avocat. Après plus de sept ans d'instruction, Frédéric Péchier, 52 ans, a été renvoyé lundi devant les assises du Doubs pour répondre de ces empoisonnements commis entre 2008 et 2017, a annoncé le parquet de Besançon. Sa défense a 10 jours pour faire appel de ce renvoi.
Les juges "sont partis du principe que Péchier était coupable avant même d'avoir ouvert le dossier
"On ne fera pas appel", a affirmé à l'AFP Randall Schwerdorffer, principal avocat de Frédéric Péchier, tout en contestant les poursuites contre son client. "Depuis le début, on a une instruction à charge", a-t-il dénoncé, estimant que les juges "sont partis du principe que Péchier était coupable avant même d'avoir ouvert le dossier". L'ex-anesthésiste, qui n'a jamais cessé de clamer son innocence, est "dans un état d'esprit très combatif" pour "se défendre à son procès", a-t-il assuré.
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Frédéric Péchier est soupçonné d'avoir pollué les poches de perfusion de patients dans deux cliniques privées de Besançon pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi pour discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit. L'affaire avait débuté lorsqu'une anesthésiste d'une clinique de Besançon avait donné l'alerte après trois arrêts cardiaques inexpliqués de patients en pleine opération.
Ce dossier est "sans précédent" dans les annales de la justice française, estime le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux. Frédéric Berna, avocat des parties civiles dans 17 des cas d'empoisonnement présumés, considère quant à lui le renvoi aux assises comme "une vraie satisfaction". Il a dit à l'AFP être "impatient" de pouvoir "entendre les explications du docteur Péchier" qui ne s'est pas encore exprimé dans le cadre d'une audience publique. La justice a autorisé Frédéric Péchier en avril 2023 à exercer une activité médicale sans contact avec des patients, mais il est aujourd'hui sans activité professionnelle, selon son avocat.