Huit mois de prison avec sursis et 2.000 euros d’amende ont été requis à l’encontre d'Elias d'Imzalène, ce proche des Frères Musulmans qui avait appelé à "mener l'intifada à Paris" lors d'une manifestation propalestinienne début septembre.
Il avait appelé à "mener l’intifada à Paris". Le Français Elias d’Imzalène , fondateur du site Islam & Info, est un militant propalestinien, fiché S . Il avait fait l’objet d’un signalement au procureur de la République pour les propos tenus lors d’une manifestation propalestinienne, début septembre, organisée par le collectif Urgence Palestine.
Ce signalement a été déclenché au titre de l'article 40 de la Constitution pour, d'une part, "provocation à s'armer contre l'autorité de l'État ou contre une partie de la population" et, d'autre part, "provocation aux atteintes volontaires à la vie et à l'intégrité des personnes". La justice saisie, son procès s'est tenu mercredi devant la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris. Huit mois de prison avec sursis et 2.000 euros d’amende ont été requis à l’encontre du proche des Frères Musulmans. Récit du procès.
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"On voit un prévenu qui dissimule, qui cache"
Longue barbe crépue, Elias d'Imzalène s'avance à la barre. Derrière lui, dans le public, des soutiens, certains ont même un keffieh sur la tête. Face à la présidente, l'air narquois, ce proche des Frères Musulmans s’explique sur ses propos : "Pour moi, l’intifada c'est une indignation, tout état pacifique." Des propos qui font immédiatement réagir les parties civiles.
"On voit un prévenu qui dissimule, qui cache, qui a un double langage entre ce qu’il vient prétendre à la barre de la juridiction, à savoir que c’est un homme pacifique qui n’a aucun problème d’antisémitisme, et sa production médiatique, ses tweets, ses engagements", explique Maître Galina Elbaz, avocate de la LICRA.
Délibéré attendu le 19 décembre
Derrière ses lunettes rectangulaires, sourcils froncés, la présidente hausse le ton : "Et Jérusalem libéré, ça aussi, c'est pacifique ?". Le prévenu regarde autour de lui et bafouille. "Vous avez un vocabulaire guerrier, Monsieur", sermonne alors la présidente. Dans le public, les protestations fusent, ce même public présent lors du rassemblement lors de l’appel à l’Intifada. L’avocate générale requiert finalement huit mois de prison avec sursis. Le délibéré est attendu le 19 décembre prochain.