Pourquoi l’OQTF de l’assaillant d'une attaque au couteau dans le métro n’a-t-elle pas été exécutée ? 1:34
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Jean-Luc Boujon / Crédit photo : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP , modifié à
Ce lundi, la garde à vue du Marocain de 27 ans, qui a agressé quatre personnes dimanche dans le métro lyonnais, a donc été levée. Son état psychiatrique a été jugé incompatible avec une mesure de garde à vue. Ce dernier faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français depuis novembre 2022. Pourquoi n'a-t-elle jamais été exécutée ? 

L'auteur de l'agression dans le métro lyonnais n'est plus en garde à vue. Son état psychiatrique a été jugé incompatible avec une telle mesure. L'homme de 27 ans a tenu des propos incohérents lorsqu'il a été interpellé par les policiers, dimanche. Il faisait aussi l'objet d'une OQTF, une obligation de quitter le territoire français qui n'a jamais exécuté. Pourquoi ? 

Plusieurs séjours en hôpital psychiatrique

Une partie de la réponse se trouve sans doute dans le lourd parcours psychiatrique de Mustapha El Jemli, entré en France illégalement en juillet 2021 et qui fait l'objet, en novembre 2022, d'une mesure d'obligation de quitter le territoire français délivrée par la Préfecture de la Vienne où il vivait à l'époque. 

Et si l'homme reste sous les radars entre 2022 et l'agression de dimanche à Lyon, c'est parce qu'il passe beaucoup de temps en hôpital psychiatrique. Un premier séjour, sans doute début 2023, dans un établissement de la Vienne. Puis un second, la même année, à l'hôpital psychiatrique du Vinatier à Lyon. Comme il ne se fait pas remarquer par ailleurs, il est inconnu des services de police, il n'y a pas de raison de chercher là-bas. Il ne faisait pas partie des cas prioritaires à traiter des OQTF à exécuter en urgence par des services déjà débordés. 

L'autre paramètre, c'est que Mustapha El Jemli est marocain et que, depuis de nombreux mois, son pays, en conflit diplomatique avec la France, n'est pas très coopératif quand il s'agit d'accorder un laissez-passer consulaire à nos autorités. Il est fort probable que le Maroc n'ait donc pas fait d'effort particulier pour récupérer ce ressortissant au lourd dossier psychiatrique. Or, sans ce laissez-passer du pays d'origine, l'OQTF ne peut pas s'exécuter. C'est probablement ce qu'il s'est passé dans ce cas précis.