Attentat d'Arras : la mère de l'assaillant demande de nouveau à se constituer partie civile

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avec AFP / Crédit photo : Loïc Venance/AFP
La cour d'appel de Paris a examiné mercredi la demande de constitution de partie civile de la mère de Mohammed Mogouchkov, jeune terroriste de 20 ans qui avait tué, le 13 octobre dernier, le professeur de français Dominique Bernard à Arras. Sa mère et sa sœur ne sont pas poursuivies à ce stade.

La cour d'appel de Paris a examiné mercredi la demande de constitution de partie civile de la mère de l'homme qui a tué le 13 octobre le professeur Dominique Bernard à Arras dans le Pas-de-Calais, qui s'estime victime collatérale des actes de son fils. Son avocat, Me Mikaël Benillouche, a estimé que l'acte de Mohammed Mogouchkov avait des répercussions sur la mère et l'une des sœurs de l'assaillant, qui ne sont pas poursuivies à ce stade.

"Elles sont victimes pour trois raisons : elles ont dû quitter leur domicile, la mère est présentée aujourd'hui comme une femme élevant des terroristes et on lui a arraché sa plus jeune fille, qui est placée en foyer", a estimé l'avocat devant la presse, à l'issue de l'audience à huis clos. La chambre de l'instruction doit rendre sa décision le 7 février, selon Me Benillouche.

La découverte d'un couteau dans la chambre de son fils

"Retenir la constitution de partie civile serait faire preuve d'audace" pour la cour d'appel, a reconnu l'avocat, car "le lien entre l'acte de terrorisme et les conséquences subies par ma cliente est indirect et le parquet général y est opposé". La mère a été entendue le 9 janvier comme témoin dans l'information judiciaire visant deux de ses fils, l'assaillant Mohammed Mogouchkov, et son frère cadet, mis en examen pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

 

Avant cet interrogatoire, elle avait été placée en garde à vue, juste après les faits. Elle avait alors affirmé aux policiers n'avoir jamais vu d'arme chez elle ou sur Mohammed, selon une synthèse policière du 17 octobre dont l'AFP a eu connaissance. Elle avait indiqué avoir découvert quelques jours avant l'attentat un couteau dans la chambre de son jeune fils, et avoir caché l'arme.

Une "emprise" de son ex-mari sur Mohammed Mogouchkov

La mère avait aussi confié avoir "divorcé religieusement" de son mari, Yaqoub Mogouchkov, par "goût de la vie moderne" et décrit une "emprise" de son ex-mari sur Mohammed. Fiché S pour radicalisation islamiste, le père avait été expulsé de France en 2018 vers la Russie, où il est resté un an. Fin octobre, il avait déclarait depuis l'Arménie à l'AFP condamner le geste de son fils, en reprochant à son ex-épouse de ne pas avoir "réussi à contrôler les enfants". Mohammed Mogouchkov, qui a prêté allégeance au groupe État islamique, était fiché pour radicalisation islamiste depuis février 2021 après un signalement de l'Éducation nationale.