La justice algérienne joue-t-elle la carte de l’opacité ? La question se pose onze jours après l’arrestation de Boualem Sansal à l’aéroport d’Alger. Très peu d’informations ont fuité de la part du régime depuis, laissant les proches de l’écrivain franco-algérien dans une angoissante incertitude.
La garde à vue de Boualem Sansal peut normalement durer au maximum jusqu'à ce mercredi, à savoir 12 jours. En tout cas, si l'écrivain est, comme cela semble être le cas, poursuivi sur le fondement de l’article 87 bis du Code pénal algérien, pour atteinte à l’intégrité physique.
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Le choix crucial de l'avocat
Cela pourrait être une explication à tant de silence de la part des autorités algériennes . Seule son arrestation a été confirmée par l’agence de presse algérienne via un communiqué diffusé vendredi dernier, soit six jours après son arrestation par la police. Dans ce message peu rassurant, Boualem Sansal est qualifié de "pantin du révisionnisme anti-algérien".
Les prochaines heures sont cruciales pour l’issue judiciaire de l’écrivain, car un avocat doit lui être désigné. Soit il parvient à le choisir lui-même, soit il sera commis d’office désigné par le bâtonnier d’Alger. Dans cette dernière hypothèse, il y a fort à craindre que l’avocat soit surtout au service de la défense des intérêts du régime en place.
Boualem Sansal risque jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité. Il est aujourd’hui âgé de 75 ans et personne ne connaît à cette heure ses réelles conditions de détention.