Cercueils à la tour Eiffel : drapeaux français, affaire des «mains rouges», soupçon d'ingérence étrangère... Ce que l'on sait

1:20
  • Copié
avec AFP , modifié à
Samedi, trois personnes ont été arrêtées après avoir déposé cinq cercueils devant la tour Eiffel, recouverts d'un drapeau français avec inscrit "soldats français de l'Ukraine". Si les soupçons se tournent vers une possible ingérence étrangère, ce lundi, il a été confirmé qu'un des interpellés a eu un lien avec un protagoniste de l'affaire des "Mains rouges". Voilà ce que l'on sait.

Un lien avec l'affaire des "Mains rouges" taguées sur le Mémorial de la Shoah à Paris ? L'une des personnes soupçonnées d'avoir déposé des cercueils au pied de la tour Eiffel samedi a eu un lien avec un protagoniste de cette précédente affaire, a appris l'AFP auprès d'une source policière, confirmant une information du Monde. L'exploitation du téléphone du conducteur de la camionnette ayant transporté les cercueils a démontré un lien avec un homme de nationalité bulgare, qui avait été "identifié" par les enquêteurs dans l'affaire des tags sur le Mémorial de la Shoah mi-mai, a précisé cette source à l'AFP. Que sait-on sur cette affaire ?

Un chauffeur bulgare "payé 40 euros" pour déposer les cercueils

Samedi matin, vers 9 heures, cinq cercueils "de taille réelle" ont été découverts sur le quai Branly, au pied de la tour Eiffel. Tous étaient "recouverts d'un drapeau français", avec la mention "'soldats français de l'Ukraine'" inscrite dessus. Rapidement, les forces de l'ordre arrivent sur place et découvrent que les cercueils contiennent du plâtre. Le chauffeur de la camionnette utilisée pour transporter les cercueils est interpellé dans les minutes qui suivent. Il déclare alors aux policiers avoir "été payé 40 euros pour déposer les individus et la cargaison", précise une source policière à l'AFP. Il explique également être arrivé de Bulgarie la nuit précédente.

Vers 16 heures, deux autres individus sont interpellés à la gare routière de Bercy, alors qu'elles s'apprêtaient à "prendre un bus pour Berlin". Les interpellés, de nationalités bulgare, ukrainienne et allemande, sont alors placés en garde à vue pour "violence avec préméditation". Les investigations sont confiées à la sûreté territoriale de Paris. Dimanche soir, les trois suspects ont été déférés au palais de justice en vue d'une ouverture d'information judiciaire ce lundi, a indiqué le parquet de Paris.

Un lien établi avec l'affaire des "Mains rouges"

Rapidement, la possibilité d'une ingérence étrangère est évoquée. En effet, cet incident fait écho à deux récentes affaires où existent les mêmes soupçons. D'abord, en octobre, celle des étoiles de David taguées sur plusieurs façades d'immeubles en région parisienne. Les faits, pour lesquels un couple de Moldaves a été interpellé, ont été imputés par les autorités françaises aux services de sécurité russes (FSB).

 

Mais aussi, dans la nuit du 13 au 14 mai dernier, des "Mains rouges" avaient été taguées sur le Mémorial de la Shoah à Paris. Les policiers soupçonnent trois personnes ayant fui à l'étranger. Ce lundi, il a donc été confirmé que l'un des suspects arrêtés samedi a bel et bien un lien avec cette précédente affaire.

Dans les deux cas, ce sont "des commanditaires payés pour déstabiliser et appuyer sur les clivages de la société française", a estimé mi-mai le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné.