C'est une visite d'État capitale. Le président chinois Xi Jinping est attendu dès dimanche soir en France. Les services de renseignement préparent l'événement avec minutie car l'enjeu est de taille pour Emmanuel Macron : 600.000 chinois vivent en France et parmi eux, de nombreux opposants au régime communiste qui, même à 8.000 kilomètres de Pékin, n'échappent pas à la surveillance chinoise.
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Le contrôle strict du régime communiste
L'œil de Pékin est partout en France, à commencer par les universités françaises. 25.000 ressortissants y étudient et tous font l’objet d’un contrôle très strict du régime chinois. "On surveille la filière dans laquelle ils vont et ils doivent se soumettre à des contrôles, notamment s’ils font un mémoire de fin d’études, ils doivent ainsi fournir le document qu’ils ont eu", André Gattolin, ancien sénateur et spécialiste de la Chine.
Les opposants au régime chinois traqués
Pékin encourage sa diaspora à adhérer aux associations chinoises de l'Hexagone ou à intégrer des groupes de discussions sur les réseaux sociaux et dans lesquels les autorités communistes sont infiltrées. Ce n'est pas tout : ces Chinois de France servent aussi d'indicateurs. Gérants de bar, grossistes en textiles, exploitants de salons de massage... Ils sont tous de potentiels espions au service de Pékin. "Ils subissent un débrief sur le climat politique du quartier, les opportunités foncières et économiques qu'il y a dans le quartier, les personnalités qui fréquentent le quartier", énumère André Gattolin.
Ces informations, a priori anodines, sont recueillies dans des postes de police clandestins, en France, cachés dans des immeubles, puis remontent jusqu'en Chine où les opposants sont identifiés et traqués.