Dans l'affaire du meurtre de Philippine, cette étudiante de 19 ans retrouvée morte dans le bois de Boulogne, il semblerait que des failles se soient glissées dans la mécanique judiciaire. Car, comme l'a révélé Europe 1 ce mercredi, la juge des libertés avait estimé que Taha O., l'individu sous OQTF interpellé en Suisse et soupçonné d'avoir tué la jeune femme, présentait de possibles menaces à l'ordre public... avant d'ordonner sa libération. À l'époque, cet homme de 22 ans se trouvait au centre de rétention administrative (CRA) de Metz.
"Il peut commettre des erreurs comme un médecin"
Pour Francisco, auditeur d'On marche sur la tête, cette situation est ubuesque. "Il y a eu des fautes de pas mal de juges qui ne sont pas du tout mis en cause. Ils ne reçoivent pas d'avertissement et ne sont pas démis de leur fonction". En effet, comme le prévoit la loi du 18 janvier 1979, un justiciable lambda "ne peut intenter une action qu’à l’encontre de l’État", lorsque la faute personnelle du magistrat "est rattachable à l’activité judiciaire de service public". Autrement dit, il faut d'abord que l'État soit condamné, avant que les magistrats ne soient contraints de répondre personnellement de leurs fautes.
"Un juge, ce n'est pas un dieu, il n'est pas sur un piédestal. Il peut commettre des erreurs comme un médecin qu'on attaquerait s'il commet une faute", poursuit Francisco au micro de Cyril Hanouna Dans le cadre de la mort de Philippine, une information judiciaire pour homicide et viol a été ouverte mercredi après-midi.