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Des souvenirs «surgis d'outre-tombe» : au procès de Joël Le Scouarnec, la parole aux victimes

Sandrine Prioul (correspondante en Bretagne) . 1 min

Depuis ce jeudi, la cour criminelle de Vannes donne la parole aux victimes de Joël Le Scouarnec. Âgés d'une dizaine d'années au moment des faits, l'ex-chirurgien chargé de les opérer les a abusés sexuellement. Pour eux, témoigner c'est tenter de se reconstruire.

Au bout de deux semaines de débats glaçants au procès Le Scouarnec, la cour criminelle de Vannes donne la parole aux victimes. Des femmes et des hommes qui avaient 10 ans quand ils se sont retrouvés opérés par l'ex-chirurgien et abusés, violés.

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Prétextant qu'il voulait vérifier qu'ils n'avaient pas de fièvre ou d'infection urinaires, Joël Le Scouarnec les agressait dans leur chambre ou au bloc. Sur les 299 victimes de l'affaire, plus de 120 ont tenu à s'exprimer à la barre durant ce procès qui va durer quatre mois et devra permettre aux victimes de se reconstruire.

"Une descente aux enfers"

C'est ce qu'espère Virginie. Six fois, il l'aura violée, en quatre jours d'hospitalisation pour une appendicite, avant de raconter ses crimes en s'adressant à elle, tantôt mièvre, tantôt sale dans ses carnets intimes. Virginie, qui s'est défendue du haut de ses neuf ans. Mais il s'est acharné sur elle, admet-il aujourd'hui, désolé. 

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À la barre, l'aide-soignante qui ne se souvenait de rien raconte cette chose "surgie d'outre-tombe", dit-elle. "Une descente aux enfers. J'ai dit ce que j'avais à dire, ce qui était le plus important : de ne plus être considéré comme un objet. Mais j'ai vu que pour lui, c'était pas facile de soutenir mon regard", confie-t-elle.

La preuve dans les carnets

Le prédateur, ambivalent, se garde bien de raconter à ses victimes ce qu'il a fait. "Aucun souvenir", répète-t-il machinalement. Mais déjà, il ne nie plus et reconnaît ses crimes à hauteur de ce qu'il a consigné dans ses carnets. Amélie espère que ça l'aidera.

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"On a été entre ses mains, et aujourd'hui, on a encore notre destin entre ses mains. C'est un peu ce que j'ai écrit pour ce que je veux lui dire vendredi, c'est que j'ai envie qu'il me redonne moi ma liberté, en me disant qu'il reconnaît ce qu'il m'a fait", explique-t-elle au micro d'Europe 1. En tout, Joël Le Scouarnec verra une centaine de ses victimes à la barre.