Deux agressions à l'encontre de surveillants à la prison de Bordeaux-Gradignan

© Christophe ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP
Deux surveillants de la prison de Bordeaux-Gradignan ont été blessés lundi après des agressions commises par deux détenus sur fond de "surpopulation chronique", malgré l'inauguration récente d'un nouveau bâtiment, a-t-on appris mardi auprès de syndicats pénitentiaires.

Un agent membre d'une équipe locale de sécurité pénitentiaire (ELSP), chargée des extractions, a d'abord été agressé par un détenu au sein de la structure d'accompagnement vers la sortie (SAS) lors d'une fouille.

Le détenu lui a porté des "coups de poing au visage", a expliqué à l'AFP Francis Vandenschrick, du syndicat FO Pénitentiaire. "Resté conscient, ce dernier a voulu saisir les jambes du détenu pour l'amener au sol", a-t-il poursuivi. "Le détenu lui a envoyé des coups de genoux dans la tête."

"Plusieurs coups de poing au visage" et "des coups de pied au sol"

Souffrant de "plusieurs contusions", ce surveillant a bénéficié d'une ITT de sept jours, selon les syndicats FO et UFAP-Unsa Justice. La seconde agression s'est produite environ 40 minutes plus tard lorsqu'un autre détenu a refusé de retourner en cellule.

 

Un brigadier-chef a reçu "plusieurs coups de poing au visage" et "des coups de pied au sol", selon Francis Vandenschrick. La victime, "extrêmement choquée", a eu la lèvre ouverte. Le syndicaliste dénonce la "surpopulation chronique" du centre pénitentiaire, malgré l'inauguration en mai d'un nouveau bâtiment flambant neuf, première étape d'un futur complexe de 600 places à l'horizon 2027, qui devait en principe réduire la pression carcérale.

"L'administration nous vendait le nouveau centre pénitentiaire comme étant l'une des solutions à cette surpopulation, mais ça n'a amélioré les choses qu'en partie", fait-il valoir, fustigeant notamment des livraisons récurrentes de drogue par drone : 300 grammes saisis ce weekend, 200 grammes en début de semaine, selon FO.

Des conditions à Bordeaux-Gradignan "particulièrement indignes"

En 2022, un rapport de la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté avait jugé les conditions à Bordeaux-Gradignan "particulièrement indignes", voire "inhumaines". Au 1er juillet, 893 détenus étaient écroués à Bordeaux-Gradignan pour une capacité de 539 places, soit une densité de 165,7%, selon le ministère de la Justice.

 

La nouvelle structure aurait dû absorber "l'ensemble des matelas au sol" de l'ancien bâtiment mais à fin août, 130 détenus dormaient par terre. "On en a 20 de plus qu'avant l'ouverture" en mai, déplore Francis Vandenschrick. "Le nouveau centre est déjà dépassé." Le nombre de détenus en France a encore augmenté pour atteindre un nouveau record au 1er juillet, avec 78.509 personnes incarcérées contre 77.880 le mois précédent.