La garde à vue de Monique Olivier, ex-épouse et complice du tueur en série Michel Fourniret, dans le cadre de l'enquête sur la disparition en Savoie de la jeune Cécile Vallin en 1997, a été levée mardi soir, a indiqué mercredi le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP. Monique Olivier est sortie de garde à vue à 19H55 mardi, a indiqué le parquet sans autre précision. Elle avait été extraite de sa cellule de la prison de Fleury-Merogis mardi matin pour être interrogée par les enquêteurs de l'Office central de répression de la violence aux personnes (OCRVP).
>> LIRE AUSSI - Disparition de Lydie Logé : Monique Olivier entendue par le pôle cold cases de Nanterre
"J'espère qu'elle sera de nouveau entendue dans d'autres conditions, avec son conseil, et qu'elle pourra nous aider", a réagi mercredi auprès de l'AFP l'avocate de la famille Vallin, Me Caty Richard. Me Richard Delgenes, qui défend Monique Olivier, avait affirmé mardi que sa cliente "ne parlera pas aux enquêteurs" en son absence : prévenu seulement mardi matin de son placement en garde à vue, il n'avait pas pu se rendre à Nanterre pour assister Monique Olivier, avait-il dit à l'AFP.
Disparition le 8 juin 1997
L'information judiciaire ouverte depuis 1997 pour "enlèvement, séquestration, détention arbitraires au préjudice de Cécile Vallin", est menée depuis novembre 2022 par le pôle des crimes sériels ou non élucidés - dits "cold cases" - de Nanterre.
>> LIRE AUSSI - Monique Olivier condamnée à perpétuité pour complicité dans trois meurtres de Fourniret
Cécile Vallin, 17 ans, a été vue pour la dernière fois le 8 juin 1997 à 18 heures le long d'une route départementale à la sortie de Saint-Jean-de-Maurienne, en direction de Chambéry. La piste Michel Fourniret dans sa disparition a été rouverte après des déclarations de Monique Olivier à son procès en décembre 2023 pour complicité dans les enlèvements et meurtres des jeunes Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce.
Me Caty Richard avait indiqué mardi à l'AFP avoir sollicité la juge d'instruction le 26 décembre, une semaine après le verdict, pour qu'elle entende l'ex-épouse de Fourniret. "Nous sommes certains que Monique Olivier a des choses à dire", avait-elle ajouté.
D'importantes recherches avaient été lancées, en vain
Durant le procès, Me Didier Seban, avocat de la famille Mouzin, avait lu des déclarations de Monique Olivier aux enquêteurs belges évoquant le meurtre d'une jeune fille, une "baby-sitter" non identifiée aux alentours de juin 1997. Selon ces déclarations rapportées par l'avocat, Monique Olivier avait parlé d'une "jeune fille endormie" chez le couple à leur domicile de Sart-Custinne en Belgique que Michel Fourniret aurait "étranglée à mains nues". À l'époque, Monique Olivier s'était contentée de nier. "On n'a pas été en Savoie", avait-elle répondu d'un ton agacé.
Une information avait été ouverte pour "enlèvement" par le parquet d'Albertville à la suite d'une plainte des parents. D'importantes recherches avaient été entreprises par les gendarmes dans toute la vallée. Les bois avaient été passés au peigne fin, les étangs explorés. En vain.
>> LIRE AUSSI - Au procès de Monique Olivier, les avocats des parties civiles dénoncent un naufrage judiciaire
En 2008, des recherches à l'aide d'un géoradar capable de sonder les sols avaient été lancées sur l'autoroute A43, en chantier à l'époque de la disparition, pour tenter de retrouver son corps. Là encore sans succès.