Des axes autoroutiers comme l’A69, reliant Tarbes à Toulouse, des retenues d’eau comme les méga-bassines à Sainte-Soline ou encore des chantiers environnementaux à l’instar du parc photovoltaïque de la Montagne de Lure en Haute-Provence, selon les informations d’Europe 1, 46 projets en cours sont actuellement la cible de militants d’extrême-gauche. Des aménagements contestés par ces extrémistes et dont les modes d’actions varient.
De la dégradation d’engins aux affrontements violents
Ces contestations prennent différentes formes selon une note du Renseignement qu’Europe 1 a pu consulter. Cela va de la dégradation d’engins de chantier comme sur le parc photovoltaïque de la Montagne de Lure en Haute-Provence, aux affrontements violents avec les forces de l’ordre comme ce fut le cas pour le projet des méga-bassines à Sainte-Soline.
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Des actions violentes désormais privilégiées de ces militants d’extrême-gauche qui, selon les autorités, semblent avoir délaissés la stratégie d’occupation permanente caractérisée par la création d’une zone à défendre (ZAD), au profit d’actions coup de poing et échelonnés sur quelques jours. Des individus "très organisés et déterminés", mobiles, et qui sont difficiles à identifier pour les forces de l’ordre. A l’heure actuelle, seul l’écoquartier des Lentillères à Dijon est occupé par des militants en permanence.
Huit sites jugés "très sensibles"
Parmi les 46 projets contestés, huit font l’objet d’une surveillance renforcée, avec des lieux "susceptibles de mener à une confrontation violente". C’est notamment le cas du chantier de la Ligne à grande vitesse Lyon-Turin ou encore des carrières de sable à Soudan en Loire-Atlantique.
Ces militants, déterminés, bénéficient des soutiens des mouvements écologiques comme Les Soulèvements de la Terre pour s’organiser comme pour les actions menées contre le projet de contestation de la Ligne 18 en Ile-de-France dans le cadre du Grand Paris. Ces groupes développent aussi une stratégie de médiatisation pour faire entendre leurs voix et rallier un plus grand nombre à leur cause, à l’image de la venue de la militante suédoise Greta Thunberg sur le chantier de l’A69, début février.
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Face à ces contestations, les autorités s’inquiètent d’une radicalisation de cette mouvance, dont les actions coup de poing se multiplient. Certains militants pourraient ainsi profiter de la mobilisation totale des forces de l’ordre sur les sites sportifs durant l’été pour perturber l’avancée de certains chantiers, voire de les saccager.