C'est comme en sourdine que la traque de Mohamed Amra se poursuit. Cela fait deux semaines que le détenu s'est évadé d'un fourgon pénitentiaire, au péage d'Incarville dans l'Eure. Une évasion marquée par la mort de deux agents, tués par les assaillants. Les enquêteurs sont persuadés qu'ils arriveront à localiser le fugitif, pour une simple raison : l'ultra-violence de celui qu’on surnomme "La Mouche" lui fait prendre des risques inconsidérés.
Selon les informations d'Europe 1, le parcours de Mohamed Amra est émaillé d'imprudences. Il ne doit son ascension dans l’échelle du crime qu’à l’hyper-violence.
Autant d’atouts pour les enquêteurs
Assassinats ciblés, règlements de compte… Pour lui, seules comptent la cible et le butin, et tant pis s’il laisse des traces, comme lors d’un cambriolage express dans un Super-U yvelinois en 2019 à Juziers. Il a tout simplement oublié un gant sur la chaussée avant de s’enfuir avec une berline. Son ADN y a été prélevé, prouvant son implication dans ce vol.
Lors d’un autre cambriolage dans un Carrefour Market de l’Oise, il s’est fait interpellé alors qu’il se trouvait encore dans le bureau contenant le coffre-fort. Plus récemment encore, alors qu’il s’est déjà fait un nom parmi les caïds, il s’offre une cession de rodéos urbains. 2h20 de mini-motos en plein centre-ville d’Évreux, alors même qu’il se sait en indélicatesse avec la justice. Finalement, les policiers le cueillent dans une station-service. Il tente de fuir mais est retrouvé dans une voiture, le casque de moto vissé sur la tête.
Systématiquement, à chaque interpellation, il minimise les faits, et parfois, il nie l’évidence. Ces imprudences et cette immaturité sont autant d’atouts pour les enquêteurs, à la recherche du moindre indice laissé lors de sa cavale.