Alors que des scènes d'ultra-violence liées au trafic de drogue continuent de se jouer en France, la dernière en date étant une fusillade à Poitiers, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé une série de nouvelles mesures pour lutter contre les narcotrafiquants. Comment un parquet national anti-narcotrafic pourra-t-il lutter contre cette forme de criminalité ?
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, veut faire la guerre aux narcotrafiquants. Il l'a répété à plusieurs reprises depuis son arrivée place Beauvau. Et parmi les mesures avancées, la création d'un parquet national anti-stups sur le modèle du parquet national antiterroriste.
Renforcer les compétences de l'OFAST
Deux sénateurs, auteurs d'un rapport sur la lutte contre le narcotrafic, sont interrogés à ce propos par le ministre de la Justice ce soir. A quoi servirait concrètement ce parquet national anti stups ? Il servirait d'abord à centraliser les démantèlements de réseaux, une sorte d'unique porte d'entrée pour les services de police. Un modèle directement emprunté au parquet national financier ou au parquet national antiterroriste.
Cette nouvelle institution judiciaire serait composée de magistrats spécialisés qui travailleraient uniquement sur les affaires de stupéfiants, celles du haut du spectre, avec à la clé une meilleure fluidité entre les services d'enquête, une meilleure connaissance des organisations de narcotrafiquants, mais aussi une protection renforcée pour les repentis, ceux qui accepteraient de collaborer avec la justice.
Les deux sénateurs veulent aussi renforcer l'office anti stups, l'OFAST, notamment en dotant le service de police d'un algorithme de détection des consultations anormales des fichiers. Cela permettrait de lutter plus efficacement contre la corruption au sein même des forces de l'ordre, dont on sait qu'elle permet à un certain nombre de trafiquants de se faufiler entre les mailles du filet judiciaire.