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William Molinié // Crédit photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le meurtrier de Philippine était inscrit au fichier des délinquants sexuels, le Fijais. Ce fichier avait été créé en 2004 sous la présidence de Nicolas Sarkozy. À l’époque, la gauche avait vivement critiqué le principe de cette mesure pointant une forme de "peine à perpétuité pour les personnes condamnées". Aujourd’hui, c’est devenu un outil judiciaire et administratif très utilisé.

Plus de 80.000 noms sont inscrits dans ce fichier des délinquants sexuels, le Fijais, qui recense les personnes condamnées ou suspectées d’infractions sexuelles ou violentes. Cela va de la consultation d’images pédopornographiques jusqu’au viol ou au meurtre. L’inscription est obligatoire et automatique après une condamnation, même non définitive. Le meurtrier de Philippine figurait dans ce fichier.

Utilisé par plusieurs institutions

Mais à tout moment, le procureur de la République ou un juge d’instruction peut y faire figurer un mis en cause. Il doit alors justifier de son adresse tous les six mois ou un an, sous peine de deux ans de prison et 30.000 euros d’amende. Plusieurs administrations peuvent consulter le fichier comme l’Éducation nationale ou les mairies qui emploient des personnels en contact avec les enfants.

Ce fichier est aussi très utilisé par les policiers dans les enquêtes d’agressions sexuelles. Ils recoupent les données du Fijais avec la téléphonie mobile par exemple pour localiser rapidement un suspect. En revanche, il n’est pas établi qu’il a impact sur la récidive. Le fait d’y être inscrit n’empêche pas la réitération de l’acte et ne permet pas de surveiller 24h/24 les milliers de noms qui y sont inscrits.