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Jean-Luc Boujon (correspondant à Grenoble) / Crédits photo : NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Gabriel Fortin est jugé en appel à partir de ce lundi par la Cour d'Assises de l'Isère à Grenoble. Il y a un an, il avait été condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité. Peu bavard, l'ancien ingénieur n'avait exprimé ni remords, ni regret. Mais aujourd'hui pour les familles des victimes, "le mal est fait".

On l'avait appelé à l'époque "le tueur de DRH". Gabriel Fortin est jugé en appel à partir de ce lundi par la Cour d'Assises de l'Isère à Grenoble. Il y a un an, cet ancien ingénieur en mécanique de 48 ans avait été condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans par le Cour d'Assises de la Drôme. Il avait été reconnu coupable de trois assassinats commis en 2021, deux femmes DRH qui avaient participé à ses licenciements et une directrice de Pôle Emploi, toutes les trois froidement abattues par arme à feu.

Durant cette audience, Gabriel Fortin, peu bavard, n'avait exprimé ni remords ni regret. Les familles des victimes n'attendent par conséquent pas grand-chose de ce procès, si ce n'est une confirmation de sa condamnation.

Un homme paranoïaque

Il y a un an à Valence, personne n'avait pu faire vaciller Gabriel Fortin… Ni les 13 avocats des parties civiles, ni les proches des victimes, ni même sa propre mère qui, dès le premier jour du procès, avait pourtant supplié son fils de parler, de s'expliquer. 

Durant deux semaines, Gabriel Fortin était resté d'un bloc, ne prenant la parole qu'une seule fois pour raconter qu'il était suivi dans la rue, que des gens lui en voulaient, que cela avait affecté sa vie personnelle et professionnelle et qu'il avait écrit de nombreux courriers à des procureurs, à des députés, à des ministres, mais que ceux-ci ne lui avaient jamais répondu.

"J'ai une haine immense envers ce type"

Gabriel Fortin était apparu comme un homme paranoïaque et sans aucune empathie pour les victimes. "Je n'attends rien de lui", affirme Jean-Luc Pasquion, dont la femme Patricia, directrice de Pôle Emploi à Valence a été tuée à bout portant. "Qu'il ait des remords ou qu'il fasse des excuses, je n'en ai pas besoin : de toute façon le mal est fait. Et même s'il parlait, d'entendre ce qu'il va dire, ça ne m'intéresse pas. J'ai une haine immense envers ce type et ça va être comme ça jusqu'à la fin de mes jours, malheureusement. C'est inhumain ce qu'il a fait, c'est un monstre…", confie-t-il.

Jean-Luc Pasquion, qui n'attend désormais qu'une chose : que la condamnation à la peine maximale de Gabriel Fortin soit confirmée dans quinze jours.