L'ex-secrétaire d'Etat Nathalie Elimas (MoDem) jugée fin mars pour harcèlement moral

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avec l'AFP / Crédits photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP , modifié à
Elle avait démissionné de ses fonctions en 2022. Plusieurs de ses collaborateurs l'avaient accusé d'harcèlement moral, et un signalement de l'administration à la justice avait été fait en mars 2022, à la suite d'une enquête administrative ouverte par l’Inspection générale de l’enseignement supérieur et de la recherche (IGESR). 

L'ancienne secrétaire d'Etat MoDem Nathalie Elimas sera jugée fin mars pour harcèlement moral sur cinq membres de son cabinet alors qu'elle était chargée de l'Education prioritaire, a appris l'AFP de source proche du dossier jeudi 14 novembre.

 

Deux ans de prison et 30.000 euros d'amende encourus

Sollicité, le parquet de Paris a confirmé cette audience prévue le 31 mars et qui portera sur des suspicions de "propos vexatoires et humiliants, des injonctions contradictoires, des critiques sur leurs compétences professionnelles, le tout intervenant après un bref état de grâce". Nathalie Elimas, qui avait démissionné en mars 2022 à la suite d'informations de l'AFP sur ce dossier, n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat, pas plus que son avocat Benoît Derieux.

D'après le parquet, les membres de son cabinet concernés par le dossier, "pour l'essentiel les conseillers communication qui se sont succédé auprès d'elle", ont dénoncé ces faits datant de juillet 2020 à mars 2022, qui font encourir à cette ex-membre du gouvernement deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende. Pour l'une des victimes présumées, le parquet note par exemple qu'elle se voyait "imposer des tâches" relevant d'autres fonctions, "une large amplitude horaire", un "dénigrement parfois public sur ses compétences professionnelles", "des injonctions contradictoires et des demandes implicites suivies de reproches".

Le parquet souligne aussi la "multiplication de reproches infondés et de remarques blessantes" sur la vie personnelle ou le travail de l'ex-membre du cabinet, "tels un usage excessif des taxis, ses horaires de travail pourtant aménagés, ses absences du ministère le week-end", pointant au final une volonté d'isolement. L'AFP avait révélé mi-janvier 2022 que Nathalie Elimas faisait l'objet d'une enquête administrative de l'Inspection générale de l'enseignement supérieur et de la recherche après des signalements internes quant à des "dysfonctionnements" au sein de son cabinet relatifs "aux relations de travail".

Cette procédure avait débouché sur un signalement à la justice au parquet de Paris qui avait ouvert une enquête pénale confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Au moins trois sources avaient aussi dénoncé l'emploi au sein du cabinet d'un très proche de Mme Elimas, décrit par l'une de ces sources comme "intouchable". Cette membre du gouvernement de Jean Castex s'était dite "victime d'une attaque de grande violence".

Une semaine après son départ du gouvernement, Nathalie Elimas avait annoncé avoir porté plainte pour dénonciation calomnieuse. Âgée de 51 ans, enseignante de profession, Nathalie Elimas était entrée au gouvernement en juillet 2020 après avoir été élue en 2017 députée MoDem (majorité présidentielle) du Val-d'Oise.