Mathias Vicherat, ex directeur de Sciences-Po Paris, jugé avec sa compagne pour violences conjugale

© THOMAS SAMSON / AFP
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : THOMAS SAMSON / AFP
"Relation toxique", "vampirisation" et "obsession" : l'ex-directeur de Sciences Po Paris, Mathias Vicherat, et son ancienne compagne, Anissa Bonnefont, se sont retrouvés jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris, chacun accusant l'autre de violences conjugales, pour lesquelles ils ont été tous deux renvoyés en justice.

"Relation toxique", "vampirisation" et "obsession" sont au cœur du procès qui oppose Mathias Vicherat, ancien directeur de Sciences Po Paris, à son ex-compagne, la réalisatrice Anissa Bonnefont. Tous deux comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris, chacun accusant l'autre de violences conjugales. Le tribunal a rappelé la complexité des relations humaines et a souligné que les deux parties étaient à la fois poursuivies comme auteurs et victimes potentielles.

Un couple tourmenté

"Vous êtes l'un et l'autre poursuivis comme auteur et potentielle victime", a rappelé le tribunal aux ex-conjoints, assis aux deux extrémités de la salle d'audience pleine à craquer. "La justice n'est pas en méconnaissance de la complexité que peut être une relation humaine, une relation de couple", a-t-il ajouté.

Les faits reprochés incluent des disputes "quasi-quotidiennes", un avortement douloureux, des soupçons d'infidélité et des séjours en psychiatrie. Mathias Vicherat est accusé d'avoir étranglé Anissa Bonnefont en juillet 2023, puis de lui avoir fracturé le poignet en septembre. De son côté, Anissa Bonnefont est accusée de lui avoir infligé des gifles et des coups, entraînant une ITT psychologique de 30 jours. Chacun décrit une relation destructrice dont ils peinaient à se libérer. 

SMS accablants et audience tendue

Des SMS échangés entre les deux protagonistes ont été lus à l'audience, révélant l'intensité émotionnelle de leur relation. Dans l'un de ces messages, Mathias Vicherat qualifie la fracture du poignet de sa compagne d' "accident" et exprime ses regrets, tandis qu'Anissa Bonnefont s'excuse également pour les coups qu'elle lui a portés.

A la barre, l'énarque n'a eu de cesse de maintenir sa version des faits, contestant "formellement toutes les accusations de violences" dont il faisait l'objet. L'homme de 46 ans affirme avoir pris conscience "très tôt" d'être enfermé "dans une relation toxique" avec une femme violente et que les seules fois où il intervenait, "c'était pour la calmer". "Je vivais sous une pression permanente", a-t-il estimé, décrivant les multiples crises de jalousie de son ex-compagne à propos de la mère de son fils.

Anissa Bonnefont, elle, a reconnu plusieurs gifles, mais nié avoir donné des coups de poing ou des coups de pieds. "Je l'ai repoussé, certainement avec les mains", a-t-elle évoqué. Au sein de cette relation dont elle "n'arrivait pas à s'extraire", la femme de 40 ans a quant à elle décrit une "sensation de vampirisation", un manque d'estime de la part de son ancien conjoint qui la "dévalorisait".

L'affaire avait éclaté en décembre 2023, lorsque, après une énième dispute, tous deux avaient été placés en garde à vue. La justice avait alors ouvert une enquête, menant à leur renvoi devant le tribunal.